Ils s’étaient fait plutôt discrets depuis le sortie de « Subjected », leur premier album pendant l’été 2004, qui avait soulevé un petit engouement dans leur pays d’origine, l’Italie. Pour une fois qu’un groupe italien n’était pas boudé par ses pairs, il était logique qu’un petit « following » prenne forme.

On n’en a pas beaucoup entendu parlé de ce côté-ci du Mont-Blanc mais ILLOGICIST n’a pas chômé pendant ces deux dernières années ; multipliant les concerts et surtout s’attelant rapidement à la composition d’un nouvel album.

Et voilà donc ce nouveau promo trois titres, censé leur permettre de décrocher un nouveau contrat. Si cette tâche semble déjà accomplie pour le continent nord-américain (j’ai mes sources) c’est une autre histoire en nos anciennes contrées car vous n’êtes pas sans savoir que le death metal technique est désormais un style boudé des labels européens. En effet, ces derniers préfèrent nous gaver de groupes metalcore affublés de noms à rallonge parfois grotesques genre « Pendant-que-j’étais-parti-me-faire-coller-la-mèche» ou « Alors-que-ma-choucroute-chauffait-au-micro-onde » et de mélo-death sirupeux avec des jolis chants clairs et des zicos assez mignons pour faire de jolis posters pour décorer les chambres d’adolescentes en mal de « sensations fortes ».

Hélas pour eux, ILLOGICIST ne rentre pas dans ces catégories de disques prédisposés au sticker « vu à la TV » et c’est pas demain que la tendance changera.

Donc ce promo, disais-je, nous renvoie à ce qu’ILLOGICIST sait si bien faire. Du death metal racé aux superbes guitares enchevêtrées dans des spirales à la technicité digeste. Du death metal rythmiquement ponctué par une basse virtuose et des roulements pointus. Bref, ILLOGICIST continue de suivre les traces de ses mentors désormais disparus à savoir DEATH, CONTROL DENIED, ATHEIST, PESTILENCE. On retrouve donc dans ces trois morceaux ce même amour des choses bien faites, ce même souci de perfection et ce petit côté jazzy délicieusement dosé.
Du côté du chant, le phrasé de Luca a bien progressé et ses growls tirent parfois vers des aigus éraillés presque black metal. De même, le chant doublé occasionnellement utilisé sur les refrains apporte un petit plus intéressant.

Côté pré-production, c’est toujours le chanteur/guitariste, lui-même, qui s’occupe des prises de son et du mixage dans son propre studio (où ont défilé ces derniers mois ACT OF GODS et BLOODY SIGN). C’est donc sans surprise qu’on retrouve une prod limpide qui met chacun des instruments sur un pied d’égalité. Même les guitares qui restent un peu les figures de proue du groupe ne prennent pas le pas sur la superbe section rythmique.

Rien de réellement neuf mais ça joue bien, ça pulse sévère et le feeling est authentique. Reste à savoir si le death technique a encore son mot à dire de ce côté-ci de l’Atlantique. Personnellement et à mon grand regret, j’en doute chaque jour davantage.


Rédigé par : Tonton | 4/5 | Nb de lectures : 13084