ILID est le résultat de la fusion alchimique de Ronny (guitare) et Natascia (chant). Autour de ce duo fondateur est ensuite venu se greffer d’autres musiciens.

Le constat de départ était une déception des membres fondateurs vis-à-vis de leurs expériences musicales passées, de la rencontre de personnes froides et calculatrices. Pourtant, dès le premier regard (« love at first sight » pourrait-on dire…), nos deux protagonistes surent qu’ils étaient fait pour exprimer ensemble le flot d’émotions qui les traversaient.
Et à l’écoute de ce EP « The Shadow Over Arkham », force est de constater que le résultat est là. ILID nous propose 5 titres très forts en émotions, emmené par le chant à la fois sensible et fort de Natascia.

Ici, il n’est point question de surenchère, de gros riffs destructeurs ou assassins, de batterie de DCA et autres artéfacts métallisants. ILID nous sert un métal gothique gentillet, presque rock, dans une catégorie proche de UNSUN, mais avec une vraie chanteuse, un vrai message. De quoi faire un disque qui vieillira plutôt bien.
Ce trop court EP possède une sensibilité pop à fleur de peau qui s’allie parfaitement avec la puissance des guitares saturées massives, entrecoupées de couplets aériens parfois dépouillés où se pose parfois un piano aussi fragile que la voix de Natascia.
Loin d’être mou, l’ensemble possède une véritable puissance, tant dans l’expression, et même à travers l’émotion, que dans le jeu. Quelques passages très énervés (j’émets des réserves sur ce terme pour les plus coriaces d’entre vous) permettent aux titres de s’envoler littéralement et de nous emmener.

Évidemment, ceci n’est pas le projet le plus original du monde, la musique peut sembler très convenue voire téléphonée. Mais la force du propos n’est pas ici dans l’originalité mais dans l’interprétation et l’émotion qui s’en dégage.

La production soignée et également puissante amène le tout à un niveau d’exigence très élevé. L’ensemble, respire, est vivant. La voix de Natascia est parfaitement mise en valeur. La musique n’est pas en reste et forme un bloc autour.

Et visuellement extrêmement sobre mais esthétique dans la pudeur, ILID signe ici un EP presque parfait qui semble trop court dans la durée. Reste à savoir si le groupe saura renouveler la flamme sur un opus de longue durée tout en diversifiant son propos.


Rédigé par : Matthieu | 15.5/20 | Nb de lectures : 10039