Le deathcore serait-il la nouvelle tarte à la crème de la scène metal ?! Nos voisins rosbiffs adorent, nos lointains cousins américains ne crachent pas dessus mais nous, en éternels Gaulois râleurs et jamais contents, nous trouvons que ce terme réducteur est limite en passe de supplanter les mots ‘néo-metal’ dans les expressions les plus grossières de la langue française. Sauf qu’il serait injuste de larguer sans défense IGNOMINIOUS INCARCERATION, vaguement aperçu en France en première partie de CRYPTOPSY, dans cette arène infestée de détracteurs aux dents longues prêts à dévorer la première victime sans défense qui leur passera devant, surtout qu’on tient là en fait plutôt un bon petit groupe de death mélodique. En même temps, ce n’est pas très malin non plus d’être potos avec BRING ME THE HORIZON…

Alors oui, ils ont un guitariste qui sort directement d’une publicité pour ‘Toni & Guy’ et déjà un stock de t-shirts plus élevé que le PSG, sans parler de ce nom à coucher dehors roulant aussi facilement sur la langue qu’un proverbe slovaque. Mais même s’ils souffrent du même problème que tous ces nouveaux groupes de death au son digitalisé à mort, où le bassiste semble avoir été effacé d’un click de souris, au moins ont-ils eu l’intelligence de ne pas jouer la surenchère et de tremper le tout dans un trip heroic-fantasy. Mâtez-moi d’ailleurs cette pochette digne d’une extension de ‘World of Warcraft’ à la BAL-SAGOTH, les titres interminables de chansons et les claviers kitsch en moins ! Alors certes, on a du mal à retrouver ce côté ‘Conan le Barbare’ dans leur musique, mais cela a le mérite au moins de changer un peu du menu habituel ‘tripes à la mode de Caen’. Alors oui, cela gruike plus que moins mais vu que les guitares restent intelligibles, même lors des blasts, et qu’elles se sont abreuvées aussi bien du côté de New-York que de Götebörg, on se retrouve presque avec un étrange hybride entre l’IN FLAMES de ‘Colony’… et SUFFOCATION. Je sais, cela paraît con dit comme ça mais franchement, cela marche plutôt bien. Bien sûr, tout cela reste très passe-partout et on peut difficilement dire qu’un titre parmi les dix (quatorze si l’on compte l’édition limitée digipack qui contient quatre morceaux démos supplémentaires au son presque meilleur que celui de l’album) réussisse un double combo avec triple dégâts pour reprendre la terminologie RPG. Mais il y a un petit truc qui passe tout seul malgré tout et qui fait d’IGNOMINIOUS INCARCERATION une sorte de plaisir coupable. Et si ces petits gars-là continuent à bosser sérieusement, non seulement pourraient-ils faire mieux que leurs principaux concurrents TRIGGER THE BLOODSHED, mais aussi réussiront-ils, peut-être, à passer paladin niveau 10 et alors faire des dégâts dans les couloirs de donjons infestés de monstres globuleux.


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 12/20 | Nb de lectures : 10587