IGNITOR a rencontré le génial professeur Emmett « Doc » Brown de Retour vers le futur, cela ne fait aucun doute. L’inventeur de la machine à voyager dans le temps de la trilogie de Robert Zemeckis a ainsi directement renvoyé ces cinq Américains dans les années 1980, époque dans laquelle leur heavy « plus traditionnel que moi, tu meurs » prendrait toute sa signification. Seulement voilà, on est en 2010 les gars, et la possibilité de remonter le temps n’a pas encore été découverte. Alors, malgré toute la sympathie que je peux avoir pour ce type de démarche, il faut bien admettre que "The Spider Queen", définitivement passéiste, ne devrait faire que très peu de vagues, y compris parmi les fans de heavy old school.

Pourtant, IGNITOR n’est pas un nouveau venu. Le groupe signe là son troisième album, le premier avec l’illustre Jason McMaster (DANGEROUS TOYS, WATCHTOWER) au micro. Les musiciens ont aussi pas mal roulé leur bosse dans diverses formations du Texas. On note donc un savoir-faire certain dans la composition de ce disque, conçu comme un opéra-rock. Mais si le groupe revendique ouvertement les influences d’IRON MAIDEN et de JUDAS PRIEST (le contraire eût été étonnant), force est de constater que l’on est bien loin de telles références.

Malgré de remarquables moments de bravoure (« Evil Calling », « Rune Of Power », « Dynasty Of Darkness ») l’écoute de "The spider Queen" se révèle quelque peu ennuyeuse, sans que l’on sache vraiment pourquoi. Jason McMaster a beau se démener dans tous les sens pour insuffler son énergie débordante à la musique du groupe, son timbre vocal en rebutera certains. Ses intonations halfordiennes et sa prestation très théâtrale m’ont en tout cas convaincu. Peu de prouesses techniques de la part des instrumentistes, mais cela reste en accord avec le style pratiqué. On sera par contre moins conciliant avec la production, un ton en dessous de ce que l’on était en droit d’attendre. Et puis, en fin de compte, l’album défile sans que l’on sache trop quoi en penser. S’il faut y revenir à plusieurs reprises pour bien l’appréhender, certains titres sont de moindre qualité et nuisent à l’homogénéité de l’ensemble, particulièrement en fin d’album (« What Love Denies », « My Heart Turns To Dust »).

Le cas IGNITOR risque donc de diviser, et de ne convaincre, au final, que les amateurs de true metal estampillé 80’s. Les autres se poileront de la sublime pochette de "The Spider Queen", qui entre sans problème dans la catégorie (déjà bien fournie) des artworks les plus laids de l’histoire de notre chère musique.


Rédigé par : up the irons | 12/20 | Nb de lectures : 11940