On ne parle pas beaucoup d'Iggy Pop sur VS. Et dans la presse metal d'une manière générale. Pourtant, celui que l'on surnomme le "parrain des punks" (ou "l'Iguane") est un personnage exceptionnel et d'une longévité rare ! 40 ans de carrière, ce n'est pas rien ! Camion Blanc nous propose donc une biographie de cet artiste culte, écrite par Joe Ambrose en 2004, dans sa version française. La traduction a souvent été le gros point négatif des livres de Camion Blanc, ici on note quelques erreurs par-ci ou par-là, mais rien de bien méchant et cela ne nuit aucunement à la lecture.
Petit rappel pour les jeunots qui ne connaissent pas Iggy Pop ou seulement à travers la B.O. de "Arizona Dream", "In The Death Car". En effet, je me souviens à l'époque (1993 déjà !) que ce titre, pas rock'n'roll pour un sou, avait bien cartonné. Iggy Pop, de son vrai nom James Newel Osterberg, a commencé sa carrière avec THE STOOGES à la fin des années 60. Pratiquant un rock "violent" (garage rock), loin de ce qui se faisait à l'époque (vous savez bien, les trucs de beatniks), ce groupe est vite devenu culte et sera un modèle pour le punk dix ans plus tard. Iggy Pop possède un caractère sulfureux à cause de ses prestations scéniques : automutilation (longtemps avant Marilyn Manson), nudité, violence, sauts dans le public... Groupe très influent, pas mal de groupes de metal ont repris des morceaux des STOOGES, la plus célèbre version étant le "I Wanna Be Your Dog" par SLAYER. Dès la deuxième moitié des années 70, il se lance en solo, avec plus ou moins de succès, une traversée du désert au début des 80's et une certaine renaissance au début des 90's (avec l'explosion du grunge). Depuis, les STOOGES se sont reformés, il a même joué à l'acteur.
J'avoue qu'avant de lire ce livre, je ne connaissais pas Iggy Pop sur le bout des ongles. Je connaissais quelques chansons, l'avais vu dans quelques films... j'ai donc découvert beaucoup de choses en lisant ce livre. Il se parcourt très agréablement, il y a des photos qui nous permettent de visualiser l'évolution du bonhomme. J'ai ainsi appris qu'il avait commencé en tant que batteur et non chanteur. L'accent est également mis sur sa relation assez ambiguë avec David Bowie (ce qui m'a donné envie de regarder le déroutant et hypnotique "Velvet Goldmine", film inspiré de cette relation dans les années 70). L'auteur évoque aussi ses côtés machiste et auto-destructeur, mais aussi ses idées "très orientées à droite", mais sans développer plus que ça.
"Gimme Danger" se lit comme un roman et depuis que je l'ai terminé, je me suis regardé non seulement "Velvet Goldmine", mais j'ai acheté plusieurs disques (des STOOGES ou d'IGGY POP en solo). J'ai même maintenant un regard différent sur David Bowie, personnage que je n'ai jamais pu supporter (je sais pas pourquoi, c'est physique). Je ne suis pas encore prêt à écouter du Bowie, disons que cela a attisé ma curiosité.
IGGY POP est un personnage qu'il faut connaître, si on veut comprendre un peu l'évolution de la musique au cours de ces dernières années (le punk, le grunge...), celui-ci ayant un peu pratiqué tous les styles (de la new wave au gros hard qui tache). Je ne sais pas si les fans purs et durs d'Iggy Pop apprendront quelque chose avec ce nouvel ouvrage, quoi qu'il en soit, je le conseille à ceux qui comme moi, connaissent l'Iguane tout en ayant de grosses lacunes à combler.
A noter qu'à l'heure où je tape ces lignes, Ron Asheton, guitariste des STOOGES, vient de décéder à l'âge de 60 ans... R.I.P.

Titre original : Gimme Danger
Auteur : Joe Ambrose
Traduit de l'américain par Xavier Danheux
Nombre de pages : 528
Prix : 30 euros


Rédigé par : Shaka | Livre intéressant/ | Nb de lectures : 11615