Ce qui est génial avec le heavy metal, c'est qu'il est pratiqué quasiment partout. C'est pourquoi quand j'ai découvert que Icy Steel était un groupe italien, j'ai été agréablement surpris. Non pas que les Italiens n'aient pas de groupes de (heavy) metal, loin de là, mais les thèmes abordés par Icy Steel, la pochette que le groupe présente, c'était pour moi, soit allemand, soit scandinave. Eh bien là non. Formé en 2005 du côté de la Sardaigne, ce quatuor nous délivre sa deuxième (longue) pièce, «As the Gods Command», une œuvre de 72 minutes présentant un heavy metal grandiose. Grandiose, mais pourquoi et comment ? Eh bien, sous ces airs de titres à rallonge, cet album est une démonstration de qualité de composition. Attention, hein, ce n'est pas du metal prog, c'est du pur heavy: voix puissante, alternant chant tantôt mélancolique, haut perché ou plus percutant, riffing d'acier dans la lignée d'un Iced Earth ou d'un Judas Priest en plus mordant, chœurs guerriers par-ci, par-là, une batterie lourde qui donne de l'épaisseur au son, un côté épique à la croisée par moments entre un Manowar et un Bathory... Ici, si les morceaux vont de 3min30 à plus de 9 minutes (sans compter une courte interlude inutile), ils développent chacun leur propre atmosphère. Et c'est ça aussi qui est génial. On sent que le groupe joue avec son cœur, que les musiciens sont de véritables passionnés, qui ne se contentent pas de proposer la même formule ad vitam. Parfois lourde et puissante, («Impetuos Fire» et ses textes virils), parfois épique, sans une tonne d'orchestrations, («Mjöllnir»), à la limite de la ballade, sans tomber dans la facilité (comme ce sublime «Fly without Wings») ou intégrant même une ambiance plus folklorique et chaleureuse («As the Gods Command, pt. I» et ses 9 minutes épiques, débutant assez calmement avant d'exploser sur une rythmique décapante, qui alternent avec des passages plus «calmes»), cet album présente de multiples aspects ayant très peu de défauts. On se fait aussi assommer sur les coriaces «The Holy Sun» et son riffing écrasant ou sur le Manowarien «The Commander», autre pépite d'un heavy avec de grosses « balls». Alors certes, certaines compositions ont tendance à être un peu inutilement rallongées, que ça soit sur leurs intros ou certains breaks musicaux, il n'empêche qu'avec cet album on a de quoi faire et à moins d'être allergique au style, il faut vraiment en vouloir pour s'ennuyer...

Écoutez le morceau «Fallen Heroes»: près de 10 minutes au compteur, qui nous transportent à la croisée d'un Running Wild et d'un Bathory, développant de multiples ambiances et sonorités, alternant breaks mélodieux, fières poussées épiques et cavalcades endiablées d'une manière remarquable. Franchement, quand on aime « s'évader », difficile de résister à Icy Steel !
L'une des particularités de cet album, c'est qu'il contient deux titres instrumentaux, dont un placé en tout début d'album, «The Persistance of Time», un titre pas des plus passionnants, qui sert surtout à mettre en évidence une base rythmique très solide et à montrer que les musiciens sont bien rodés. Et ceci contrairement à l'autre instru', «As the Gods Command (Pt.2)», plus court, plus excitant, avec des soli décapants, et une énergie pas piquée des vers. Le groupe aurait donc pu se casser la gueule avec un album trop long et ennuyeux, et à part quelques passages par-ci, par-là, on tient un album sincère, parfois passionnant et voyageur, avec aussi des défauts évidents qui font tout le charme de la bête (un chant parfois pas très juste, la production est un peu brouillonne...)

Si les termes « heavy metal » et « épique » vous parlent, si vous aimez «voyager» et les groupes cités tout au long de cette chronique, ne passez pas à côté de cet album riche en émotions et en compositions, qui prouve que le heavy metal a encore de très bons rejetons qui continuent de faire vivre cette scène. Respect et félicitations !




Rédigé par : gardian666 | 16,5/20 | Nb de lectures : 11750