Huit ans, il aura fallu huit longues années à Richard Lederer pour sortir ce troisième album de ICE AGES, une période si longue que j'imagine que beaucoup d'entre vous n'ont sans doute jamais entendu parler de ce projet qui, il faut bien le dire est encore plus éloigné du metal que les autres groupes auxquels il participe ou a un jour participé. Le plus connu et le plus fortement ancré dans la sphère metal est bien sûr SUMMONING mais n'oublions pas DIE VERBANNTEN KINDER EVAS, plus orienté darkwave / néoclassique et PAZUZU groupe de dark ambient auquel il a appartenu jusque 1995.

ICE AGES est sans doute son projet le plus personnel de notre homme puisqu'il s'agit d'un projet solo. Pas la moindre trace de metal ici. On verse dans une musique électro / indus / darkwave mélodique où la guitare n'a pas sa place. Les réfractaires à la musique électro peuvent donc passer leur chemin, ils ne trouveront ici rien qui puisse les contenter. Les autres peuvent rester, car cet album se révèle être une belle réussite.

Les années ont passé mais Richard Lederer n'a pas changé d'optique en ce qui concerne ICE AGES. La musique de ce projet demeure toujours aussi sombre et oppressante, simple mais directe et efficace. La base des 10 titres qui remplissent cet album est bien souvent composée de boucles électroniques aussi efficaces que simples, parfois quasi hypnotiques. Là-dessus viennent généralement se greffer des rythmiques volontairement très mécaniques et des percus industrielles parfois quasi martiales mais dans l'ensemble plutôt lentes, et des synthés plus légers et virevoltants qui apportent la partie mélodique de la musique. Pour compléter l'ensemble Richard Lederer vient poser un chant distordu qui renforce l'ambiance apocalyptique qui se dégage de l'ensemble. Pour résumer l'ensemble, on pourrait parler d'une version plus lente et moins dansante de SUICIDE COMMANDO mais l'ambiance sombre et torturée de ce skeud est en tout cas assez comparable à celle que dégagent certains des albums du groupe belge.

Ce nouvel album reprend les choses là où "This Killing Emptiness" les avait laissées en 2000 et confirme tous les espoirs que l'on avait alors placés en ICE AGES qui avec ce "Buried Silence" reprend sa place sur le devant de la scène dark-electro.


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 11081