ICED EARTH - The Crucible Of Man (Something Wicked Part 2) (SPV/Wagram) - 15/09/2008 @ 09h23
Cet album était celui de tous les espoirs. On pensait que la réintégration du chanteur prodigue, Matt Barlow, serait célébrée comme il se doit par des compositions de haute volée, dignes des grandes heures du groupe. Ce groupe, légendaire représentant du heavy metal U.S., qui nous avait fait vibrer avec des albums aussi mythiques que "Something Wicked This Way Come" ou "Burnt Offerings". Car il est vrai que ces derniers temps, il ne faisait pas bon être fan d’Iced Earth. Les deux albums enregistrés avec Tim « Ripper » Owens (ex-Judas Priest, et désormais chez Malmsteen) avaient eu du mal à convaincre, même si je les trouve personnellement plutôt réussis (surtout "Framing Armageddon"), et beaucoup espéraient que Barlow reprenne un jour le micro. Ce dernier, la parenthèse Pyramaze refermée après un album acclamé, annonçait alors son retour aux affaires aux côtés de Jon Schaffer. Inutile de préciser l’attente derrière ce disque, qui devait s’imposer naturellement comme l’un des sommets du genre en 2008.
Les premières craintes étaient apparues avec le EP "I Walk Among You", publié par le groupe au mois de juin, qui contenait le titre inédit « I Walk Alone ». Sans être vraiment mauvaise, cette chanson, que l’on retrouve sur l’album, était un peu passe-partout, voire bien mollassonne. En tout cas pas à la hauteur de l’évènement. Pas très rassurant en somme. Alors bien sûr, le plaisir était là de retrouver ce chant si caractéristique, LE chant d’Iced Earth. Car, il ne faut pas se voiler la face, Matt Barlow est le chanteur définitif du combo, le complément idéal de Jon Schaffer. D’où ces trois équations, pour l’éternité : Maiden=Dickinson, Priest=Halford et Iced Earth=Barlow (« et pis c’est tout » comme le dirait notre ami Philippe Lucas…)
La performance vocale du frontman est une nouvelle fois hors du commun, et l’on ne peut que remercier Michael Kammeyer, le guitariste de Pyramaze, de l’avoir ramené dans le giron du heavy metal. Pour ceux qui en doutent encore, Barlow est indéniablement l’un des plus grands vocalistes que la planète heavy ait jamais compté. Sans remettre en cause les compétences de Ripper Owens, qui a assuré avec talent l’intérimaire ces dernières années, on ne peut que se réjouir de ce retour. Puissants, profonds, chargés en émotion, il est impossible de dire que les vocaux ont été négligés sur ce neuvième album studio.
Plus énigmatiques sont ces compositions, qui durant 59 minutes, déçoivent. Excité comme une puce au moment de placer cette précieuse galette dans son lecteur CD, votre serviteur a rapidement déchanté. Sans jamais vraiment décoller, les quinze titres de cet album dénotent d’un cruel manque d’inspiration. Pire encore, ils donnent l’impression que le groupe s’autoparodie (avec tout ce que ce verbe sous-entend de négatif). Une de mes premières réactions fut de me demander où étaient passés les titres rapides et heavy que le groupe affectionne généralement. Et bien ne cherchez pas, il n’y en a (quasiment) pas. Il faut aller chercher du côté des quelques passages un tantinet speed du disque (« Behold The Wicked Child », le trop court mais néanmoins excellent « The Revealing », « Divide and Devour » et ses chœurs somptueux) pour retrouver ces rythmiques à la limite du thrash qui ont fait la réputation du combo américain. Dur à avaler quand on se réécoute après ce disque un titre comme « My Own Savior »… La plupart des morceaux sont lents, voire carrément mous. On s’ennuie d’ailleurs fermement sur ce « Something Wicked (Part 3) » lourd, très lourd. A tel point que la digestion est difficile, et l’on ressort déçu de cette succession de chansons mid-tempo, qui refroidit notre enthousiasme initial. Bref, l’ensemble manque de punch (flagrant sur « Crucify the King ») et de variété, surtout lorsque l’on sait que cet album est affublé du sceau « Something Wicked », et que Schaffer dit préparer ce disque depuis des années…
Attention cependant, tout n’est pas à jeter sur cet album. Déjà, il est clair que les fans d’Iced Earth ne pourront pas être totalement désabusés par "The Crucible of Man", tant le groupe est dépositaire de son identité. En cela, il est toujours jouissif d’entendre le jeu de guitare de Jon Schaffer, qui reste un guitariste rythmique hors pair et dont les riffs tranchants sont toujours reconnaissables dès la première écoute. Une mention spéciale doit également être décernée au batteur, Brent Smedley, impeccable de bout en bout. Sans reparler du chant, qui demeure évidemment l’un des atouts principaux de ce disque (il est d’ailleurs mixé bien en avant). Epique à souhait, ce disque contient quelques moments de bravoure, qui nous en font d’autant plus regretter sa tenue générale (l’enchaînement imparable « Minions of the Watch »/« The Revealing », la power ballad « Harbringer of Fate » et son refrain sublime, « Come What May »). Enfin, autre point positif, la production et les arrangements demeurent fidèles aux standards de qualité auxquels le combo nous a habitués. Il est évident qu’à force d’écoutes répétées, les fans rentreront dans cet album et parviendront à l’apprécier. Quant aux autres, et bien ils risquent tout simplement de se casser ailleurs voir si la concurrence est plus attrayante.
Les plus alarmistes d’entre nous diront que le groupe est sur le déclin, que Jon Schaffer n’a plus le feu sacré etc. Je préfère penser qu’il s’agit d’un faux pas, comme en ont commis d’autres grands groupes de heavy ces derniers temps. Dio avec "Master of the Moon", ou Maiden avec "Dance of Death" en sont deux exemples concrets. Je ne pensais pas être amené à écrire cela, mais il reste que pour moi le dernier Pyramaze est bien supérieur au nouvel album de la bande à Schaffer.
Entendons-nous bien, le nouvel Iced Earth n’est pas foncièrement mauvais, il est même plutôt correct en comparaison de la majorité des albums de heavy qui saturent sans vergogne le genre depuis des années. Il mérite dans tous les cas plusieurs écoutes attentives afin d’être appréhendé dans son ensemble. Simplement, le groupe nous offre un album de plus quand il aurait pu (dû) nous proposer un disque de référence. Le plus rageant dans cette histoire c’est que ce groupe est capable de côtoyer les sommets, comme en atteste son glorieux passé.
Il est parfois difficile d’admettre que certaines choses que l’on a aimé ne sont plus. Espérons que cette sentence ne soit pas définitive pour Iced Earth, qui, avec cet album moyen, à des lieues du chef d’œuvre que l’on attendait, va certainement décevoir.
J'avoue que j'ai été surpris... Moi qui avec le temps avait fini par vénérer Framing Armageddon, je dois dire que ce The Crucible of Man me laisse une impression plus mitigée. Dans cet album, les passages excellents (genre Come what may) côtoient des moments plus anecdotiques, pour du Iced Earth. Il manque un petit quelque chose, un chouia d'émotion peut-être, qui ferait vraiment décoller cet album. Même si je l'ai apprécié à l'écoute, je n'ai jamais eu ce frisson dans le dos que je ressens habituellement en écoutant un album d'IE.
Nul doute que le prochain album saura retrouver la puissance émotionnelle coutumière du groupe, Jon, on te fait confiance.
d426 Membre enregistré
Posté le: 15/09/2008 à 09h54 - (61776)
cependant je préfére largement celui ci que le dernier metallica. Même si ces deux groupes ne sont pas comparable.
septentrion IP:90.34.178.230 Invité
Posté le: 15/09/2008 à 10h30 - (61778)
framing armageddon est bien plus puissant que cette daube insipide. La voix de ripper est splendide sur framing, bizarre d'entendre cette platitude aprés un tel chef d'oeuvre...
outrecuistre IP:90.50.191.169 Invité
Posté le: 15/09/2008 à 12h39 - (61783)
Ce qu'il y a de marrant avec IE, c'est que leur meilleur album est pour moi Night of the Stormrider, sans Barlow (bien que les anciens albums ont été réenregistrés depuis avec Barlow)... pourtant je trouve les autres opus excellents avec lui au micro, mais les compos n'auront jamais été aussi épiques (surtout pas sur Burnt Offerings, leur album le plus faiblard).
Je vais quand meme jeter une oreille c'est IE quand meme!
Black comedon IP:57.67.17.100 Invité
Posté le: 15/09/2008 à 12h59 - (61786)
Pas d'accord avec la chro,bien que la premiére ecoute vu trés laborieuse... Je n'ai pas le temps ni le talent pour faire une contre chronique, mais cet album faut largement plus que 13/20 au moins 16/20 ne serais ce que pour le riff de fou (les deux riffs) de the dimension gauntlet... Un album beaucoup plus posé, un "Gift or a curse" au fort goût de Pink Floyd... Cet album est énorme mais se laisse découvrir au fur et à mesure des écoutes.
sniper666 Membre enregistré
Posté le: 15/09/2008 à 15h08 - (61787)
décevant pour moi cet opus .
Chiant sur la longeur.
wasted Membre enregistré
Posté le: 15/09/2008 à 18h41 - (61789)
Faire revenir Barlow pour ça, sacré gâchis.
sniper666 Membre enregistré
Posté le: 16/09/2008 à 07h01 - (61799)
@wasted : le pb est que tout était déja sur bandes donc il a simplement enregistré les parties voix.
On verra le prochain opus si le groupe est mort ou pas car en live cette année c'était bon mais le part II est selon moi chiant et sans interet.
J'en viens meme a preferé le part II ou encore the glorious burden
sniper666 Membre enregistré
Posté le: 16/09/2008 à 07h01 - (61800)
@wasted : le pb est que tout était déja sur bandes donc il a simplement enregistré les parties voix.
On verra le prochain opus si le groupe est mort ou pas car en live cette année c'était bon mais le part II est selon moi chiant et sans interet.
J'en viens meme a preferé le part II ou encore the glorious burden
sniper666 Membre enregistré
Posté le: 16/09/2008 à 07h01 - (61801)
@wasted : le pb est que tout était déja sur bandes donc il a simplement enregistré les parties voix.
On verra le prochain opus si le groupe est mort ou pas car en live cette année c'était bon mais le part II est selon moi chiant et sans interet.
J'en viens meme a preferé le part II ou encore the glorious burden
sniper666 Membre enregistré
Posté le: 16/09/2008 à 07h01 - (61802)
@wasted : le pb est que tout était déja sur bandes donc il a simplement enregistré les parties voix.
On verra le prochain opus si le groupe est mort ou pas car en live cette année c'était bon mais le part II est selon moi chiant et sans interet.
J'en viens meme a preferé le part I ou encore the glorious burden
LordOvZeSky Membre enregistré
Posté le: 16/09/2008 à 12h05 - (61820)
iced earth c'est fini depuis stormRidder :):)
Non, sérieux depuis le triple live, rien de m'emballe chez eux...
d426 Membre enregistré
Posté le: 16/09/2008 à 21h37 - (61830)
aaarrrfffff non quand meme pas dark saga est terrible
NightSoul Membre enregistré
Posté le: 17/09/2008 à 00h21 - (61835)
une des déceptions de l'année pour ma part...
Menkar IP:90.54.139.115 Invité
Posté le: 11/10/2008 à 01h26 - (63018)
Ben moi je trouve que c't'une grosse bombe et je me fais bien plaisir à me l'écouter. Mais bon je dois être un inculte, mon album préféré c'est Burnt Offering :) (même si je kiffe à donf Stormrider aussi)
C'est ptet vrai qu'il manque d'une touchette de génie mais bordel ca fait trop du bien d'entendre chanter Barlow :D
Arx IP:192.44.63.164 Invité
Posté le: 27/10/2011 à 17h29 - (97880)
Pour ma part, c'est comme Blind Guardian ou Stratovarius ( dans une moindre mesure ), ça fait des années que je n'attends plus rien de ces groupes.
Comment ça je réponds à une news de 2008 ? :p
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Les premières craintes étaient apparues avec le EP "I Walk Among You", publié par le groupe au mois de juin, qui contenait le titre inédit « I Walk Alone ». Sans être vraiment mauvaise, cette chanson, que l’on retrouve sur l’album, était un peu passe-partout, voire bien mollassonne. En tout cas pas à la hauteur de l’évènement. Pas très rassurant en somme. Alors bien sûr, le plaisir était là de retrouver ce chant si caractéristique, LE chant d’Iced Earth. Car, il ne faut pas se voiler la face, Matt Barlow est le chanteur définitif du combo, le complément idéal de Jon Schaffer. D’où ces trois équations, pour l’éternité : Maiden=Dickinson, Priest=Halford et Iced Earth=Barlow (« et pis c’est tout » comme le dirait notre ami Philippe Lucas…)
La performance vocale du frontman est une nouvelle fois hors du commun, et l’on ne peut que remercier Michael Kammeyer, le guitariste de Pyramaze, de l’avoir ramené dans le giron du heavy metal. Pour ceux qui en doutent encore, Barlow est indéniablement l’un des plus grands vocalistes que la planète heavy ait jamais compté. Sans remettre en cause les compétences de Ripper Owens, qui a assuré avec talent l’intérimaire ces dernières années, on ne peut que se réjouir de ce retour. Puissants, profonds, chargés en émotion, il est impossible de dire que les vocaux ont été négligés sur ce neuvième album studio.
Plus énigmatiques sont ces compositions, qui durant 59 minutes, déçoivent. Excité comme une puce au moment de placer cette précieuse galette dans son lecteur CD, votre serviteur a rapidement déchanté. Sans jamais vraiment décoller, les quinze titres de cet album dénotent d’un cruel manque d’inspiration. Pire encore, ils donnent l’impression que le groupe s’autoparodie (avec tout ce que ce verbe sous-entend de négatif). Une de mes premières réactions fut de me demander où étaient passés les titres rapides et heavy que le groupe affectionne généralement. Et bien ne cherchez pas, il n’y en a (quasiment) pas. Il faut aller chercher du côté des quelques passages un tantinet speed du disque (« Behold The Wicked Child », le trop court mais néanmoins excellent « The Revealing », « Divide and Devour » et ses chœurs somptueux) pour retrouver ces rythmiques à la limite du thrash qui ont fait la réputation du combo américain. Dur à avaler quand on se réécoute après ce disque un titre comme « My Own Savior »… La plupart des morceaux sont lents, voire carrément mous. On s’ennuie d’ailleurs fermement sur ce « Something Wicked (Part 3) » lourd, très lourd. A tel point que la digestion est difficile, et l’on ressort déçu de cette succession de chansons mid-tempo, qui refroidit notre enthousiasme initial. Bref, l’ensemble manque de punch (flagrant sur « Crucify the King ») et de variété, surtout lorsque l’on sait que cet album est affublé du sceau « Something Wicked », et que Schaffer dit préparer ce disque depuis des années…
Attention cependant, tout n’est pas à jeter sur cet album. Déjà, il est clair que les fans d’Iced Earth ne pourront pas être totalement désabusés par "The Crucible of Man", tant le groupe est dépositaire de son identité. En cela, il est toujours jouissif d’entendre le jeu de guitare de Jon Schaffer, qui reste un guitariste rythmique hors pair et dont les riffs tranchants sont toujours reconnaissables dès la première écoute. Une mention spéciale doit également être décernée au batteur, Brent Smedley, impeccable de bout en bout. Sans reparler du chant, qui demeure évidemment l’un des atouts principaux de ce disque (il est d’ailleurs mixé bien en avant). Epique à souhait, ce disque contient quelques moments de bravoure, qui nous en font d’autant plus regretter sa tenue générale (l’enchaînement imparable « Minions of the Watch »/« The Revealing », la power ballad « Harbringer of Fate » et son refrain sublime, « Come What May »). Enfin, autre point positif, la production et les arrangements demeurent fidèles aux standards de qualité auxquels le combo nous a habitués. Il est évident qu’à force d’écoutes répétées, les fans rentreront dans cet album et parviendront à l’apprécier. Quant aux autres, et bien ils risquent tout simplement de se casser ailleurs voir si la concurrence est plus attrayante.
Les plus alarmistes d’entre nous diront que le groupe est sur le déclin, que Jon Schaffer n’a plus le feu sacré etc. Je préfère penser qu’il s’agit d’un faux pas, comme en ont commis d’autres grands groupes de heavy ces derniers temps. Dio avec "Master of the Moon", ou Maiden avec "Dance of Death" en sont deux exemples concrets. Je ne pensais pas être amené à écrire cela, mais il reste que pour moi le dernier Pyramaze est bien supérieur au nouvel album de la bande à Schaffer.
Entendons-nous bien, le nouvel Iced Earth n’est pas foncièrement mauvais, il est même plutôt correct en comparaison de la majorité des albums de heavy qui saturent sans vergogne le genre depuis des années. Il mérite dans tous les cas plusieurs écoutes attentives afin d’être appréhendé dans son ensemble. Simplement, le groupe nous offre un album de plus quand il aurait pu (dû) nous proposer un disque de référence. Le plus rageant dans cette histoire c’est que ce groupe est capable de côtoyer les sommets, comme en atteste son glorieux passé.
Il est parfois difficile d’admettre que certaines choses que l’on a aimé ne sont plus. Espérons que cette sentence ne soit pas définitive pour Iced Earth, qui, avec cet album moyen, à des lieues du chef d’œuvre que l’on attendait, va certainement décevoir.
Rédigé par : up the irons | 13/20 | Nb de lectures : 12388