Quel peut être le lien entre cette pochette évoquant un chapitre inconnu de la vie d’Alison, cette fillette dont Jeff Waters raconta en 1989 les cauchemars dans le premier ANNIHILATOR (et dont il n’a jamais vraiment réussi à se détacher), et l’actrice de flims de boules Jenna Jameson (Satyr, Dream Quest, Conquer, Flashpoint) à qui HYSTHERESY consacre une de ses chansons sur ce premier disque ? A vrai dire, chai pô… Le livret ne comportant pas les paroles des morceaux, on ne peut qu’émettre des hypothèses sur la signification et l’orientation de ces huit titres, qui tourneraient donc plus ou moins autour du zizi, des zézettes et de l’éventail de possibilités offert à quiconque possède un peu d’imagination (« Fetish », « Fucked By The Demon », « Jenna Jamseson Forever », « Fetish »).

Pourquoi accorder autant d’importance aux paroles alors que la plupart du temps elles ne sont prises en compte que bien après la musique par les auditeurs non anglophones ? Parce que parfois, un album semble anecdotique au premier abord et, vu sous l’angle d’une thématique particulière ou de paroles fortes, ce qui auparavant semblait n’avoir que peu d’intérêt se révèle fondamental. Ce pourrait donc être le cas d’ « Insane Dreams », album de death/black mélodique très commun, voire anecdotique par manque de morceaux forts malgré un travail évident au niveau des atmosphères et de l’écriture. Peut-être est-ce dû au fait que j’écoute en parallèle, et sans l’avoir prémédité, le « Abducted » d’HYPOCRISY (les deux CDs se suivent depuis une semaine dans ma platine) et que par conséquent la comparaison est inévitable entre ces deux groupes évoluant plus ou moins dans le même style, à savoir un death metal pas vraiment brutal (assez thrash pour les Troyens), mid tempo, contenant beaucoup de riffs et solos mélodiques et de nombreuses références au black, mélodique lui aussi, dans un chant criard et dans des riffs mélancoliques notamment.

HYSTHERESY n’est pas HYPOCRISY et ne cherche pas à l’être, soyons clairs là-dessus, mais il existe une promiscuité musicale qui n’est pas à l’avantage des Aubois, ce qui est assez normal étant donné la jeunesse du groupe. Quoi qu’il en soit, les huit morceaux présents sur « Insane Dreams », plutôt sombres malgré l’accent porté sur les mélodies, ne font pas illusion longtemps et passées les premières écoutes satisfaisantes, on s’ennuie rapidement. Il n’y a pas assez d’émotion, tout est presque trop propre et il manque, ce qui est primordial dans le genre, des morceaux fédérateurs. On aurait bien le riff de « Fetish », très accrocheur, mais le reste est trop pataud pour que la chanson décolle. Gardons cependant à l’esprit que ce n’est qu’un premier album, autoproduit qui plus est, et que le rendu aurait peut-être été tout autre s’il avait été enregistré avec plus de moyens.

Et on en revient à cette histoire de paroles et de thématique, qui pourraient permettre d’appréhender « Insane Dreams » selon un autre angle, celui de la grosse déconne, du sexe et du gimmick métal par exemple. Cela n’en ferait pas l’album du siècle pour autant, mais vu sous cet angle, il serait plus sympathique parce qu’il traiterait d’un sujet fédérateur. Le résultat serait le même, évidemment, avec une autre thématique comme les cauchemars (soyons terre-à-terre) ou tout autre sujet qui accentuerait l’intérêt de ces morceaux trop pâles.


Rédigé par : Dungorpat | 11/20 | Nb de lectures : 10131