Premier véritable album pour ces Allemands qui enchaînent les démos depuis 2000. Un adroit mélange de Brutal Black et de Death plus mélodique. HYEMS, cependant, ne se contente pas de suivre les sentiers battus et pioche dans divers univers musicaux pour paver son "Antinomis" qui mène, hélas, à un ennui assez pesant.

Lorsque l'on part farfouinner les entrailles de ce "Antinomie", on tombe sur de très bons et très aimables ingrédients. Pour créer sa tambouille, HYEMS picore tantôt dans les sphères d'un Black très suédois oscillant entre MARDUK ("World Funeral") et SETHERIAL, et de nombreux éléments plus mélodiques à la APOPHIS se ressentent ici et là. Ces mêmes éléments plus élégants sont parcourus d'un souffle épique digne des premiers opus de SUIDAKRA. Cette alliance entre Brutal et mélodies n'est certes pas novatrice mais elle est ici admirablement exécutée. L'ensemble des onze titres est partagé entre furie et mélancolie, comme si la hargne de BELPHEGOR était pondérée par l'atmosphère plus feutrée et introvertie de SANCTUS... Un simple Black / Death? Oui et non... HYEMS souligne sa non appartenance à tel ou tel église et prône une certaine ouverture d'esprit. C'est sans doute grâce à cela que quelques esquisses de mosh parts très New School affleurent entre deux arrangements à la AKERCOCKE.

Même si HYEMS ne mélange que de savoureux ingrédients dans son chaudron magique, sa mayonnaise ne prend pas... ou peu... en tous cas pas assez pour maintenir l'attention de l'auditeur intacte jusqu'au bout de son album. Titres trop longs, structures léthargiques étirées jusqu'à l'interminable...

L'excellente prod' sauve-t-elle ce "Antinomie"? Bof, elle sauve les meubles mais ça ne suffit pas. Un son froid, électrique et cristallin qui drape une musique assez morne.

Le gros défaut de cet groupe provient – à mon humble avis – de son détestable vocaliste. Sa voix de crécelle stridente devient rapidement gonflante. Et le cuistre en colle à tout-va. Il est donc regrettable que l'aspect le plus rédhibitoire soit le plus mis en avant.

Pas nul, juste emmerdant.


Rédigé par : Cobra Commander | 09/20 | Nb de lectures : 10454