L’inscription au dos du CD promo de Napalm Records était on ne peut plus claire sur le contenu de la galette : « Thrash Metal ». Les Américains sont un des rares groupes du label autrichien à officier dans ce registre, une curiosité il y a deux ans à la sortie de leur premier album « Fear In A Handful Of Dust » en passe de devenir l’une des formations les plus intéressantes de son catalogue. Rien de bien neuf pourtant chez HURTLOCKER, mais un recyclage intelligent et incisif des tendances les plus brutales du thrash et du hardcore américain, le tout cimenté par quelques passages death bien violents déboulant de nulle part.

Ainsi « I Am Napalm », morceau d’ouverture qui met d’entrée les poings sur les i : rythmique thrash à la SLAYER, vocaux hardcore burnés, étouffés bien sentis et batterie énergique qui part en blast aux deux tiers de la chanson… mouahHAHA !!! Y a bon ! Et comme deux blasts valent mieux qu’un, on repart sur la même tonalité romantique avec « They » (en écoute sur MySpace) avant de reprendre un rythme plus calme avec une alternance de mid-tempos et de parties rapides. « Embrace The Fall » n’oscille pas entre hardcore, thrash et death, il est tout à la fois, avec une surprenante homogénéité d’ailleurs. Sans pour autant parler de prouesse, les Américains nous offrent néanmoins une belle démonstration de brutalité maîtrisée, handicapée toutefois par une production beaucoup trop lisse. Si l’album avait été totalement thrash, cela aurait pu passer, mais étant donné l’importance des passages HxC et death, qui demandent eux un son bien gonflé et couillu, on reste un peu sur notre faim… comme si KNUCKLEDUST se tapait le son du SLAYER de « Seasons In The Abyss » : pas une catastrophe en soi, mais les calottes feraient beaucoup moins mal, convenons-en…

Quoi qu’il en soit, et même si on ne peut prétendre être captivé de bout en bout par les dix titres, il est bon de tomber de temps à autres sur un album comme celui-là, immédiat, très bien fait et qui ne perd pas de son intérêt avec le temps. Le chanteur Grant Belcher n’y est pas étranger avec son chant vivant, blindé de groove et très présent. On pensera bien sûr à une grande partie des groupes de hardcore métal actuels, mais il sait également adopter un flux beaucoup plus rapide, proche de celui d’Araya (SLAYER) et donc s’adapter au mieux à chaque style abordé. Quelques plans bourrage de pif évoquent le PANTERA époque « Vulgar Display Of Power » et « Far Beyond Driven » (« Outise Are The Dogs », entre autres), ce qui bien entendu ne fait qu’augmenter le capital sympathie de groupe !

Je serais pourtant bien en peine de fredonner un seul des refrains ou même un riff, mais depuis sa réception, je passe toujours un bon moment quand je le fais tourner et c’est bien là l’essentiel. En plus, que la pochette est belle, comment peut-on s’imaginer, en voyant ce vol d’hirondelles, que la maison est abandonnée ? Oups ! C’est l’heure de mes calmants, je dois vous laisser…


Rédigé par : Dungorpat | 15/20 | Nb de lectures : 10559