Depuis sa “reformation” dans les années 2000, HOUSE OF LORDS ne chôme pas et livre de manière régulière de nouveaux opus studio. Faisant suite à "Cartesian Dreams" (2009), "Big Money" voit de nouveau le groupe collaborer avec le label transalpin Frontiers Records, qui prend, soit dit en passant, de plus en plus d’ampleur ces dernières années. Qu’attendre en fin de compte d’un énième album des Américains si ce n’est une bonne dose de hard rock mélodique joué par des musiciens expérimentés ? Bonne nouvelle, le vocaliste James Christian et les siens nous reviennent avec un disque des plus enthousiasmants, qui s’impose déjà comme l’un des vrais incontournables de l’année dans le style en question.

Désormais seul maître à bord, et unique rescapé de la formation d’origine, cet excellent chanteur qu’est James Christian prouve encore une fois qu’il y a une vie après Greg Giuffria, claviériste de talent ayant formé le groupe en 1987 mais dont on a perdu la trace aujourd’hui (après un retour éphémère dans le groupe en 2000). A ce titre, le HOUSE OF LORDS « nouvelle mouture », en place depuis 2006, semble avoir définitivement trouvé son rythme de croisière et affiche tout au long de "Big Money" une solidité à toute épreuve. Les compositions, de très bonne facture, demeurent dans cette veine plus hard rock développée depuis quelques années.
« Big Money », « One Man Down » ou « Hologram » ne sont certes pas d’une inventivité à couper le souffle, mais leur efficacité est indéniable. Ces morceaux présentent en tout cas une formation sûre de son fait, emmenée par la paire gagnante James Christian / Jimi Bell. Ce dernier, qui tient la guitare au sein du combo depuis 2005, est l’un des grands artificiers de cette galette. Son jeu, brillant, s’inscrit dans la grande tradition des guitar-heroes américains des 80’s. Ses soli toujours bien sentis allient sans problème technicité et mélodie (le superbe « First To Cry »). Sur ce titre, comme sur « Run », HOUSE OF LORDS offre un visage plus foncièrement AOR, renouant brièvement avec le son de ses débuts, lorsque les claviers occupaient une place centrale dans la musique du groupe. En poste depuis plusieurs années également, la section rythmique formée par B.J. Zampa (batterie) et Chris McCarvill (basse, vu en tournée avec DOKKEN) abat pour sa part une performance des plus honnêtes. Du vrai travail de pros, on vous dit !

Quant à James Christian, est-il bien utile de revenir une nouvelle fois sur les qualités vocales de ce grand monsieur du hard mélodique ? Déconcertant de maîtrise sur la totalité des titres en présence, le bonhomme semble se bonifier avec le temps, comme le bon vin. Gavée de feeling, sa voix rocailleuse constitue sans aucun doute l’une des principales attractions de "Big Money". A la manière d’un Joe Lynn Turner, intouchable lorsqu’il se situe dans un registre plus « commercial », il faut entendre le chanteur américain s’époumoner sur « The Next Time I Hold You », jolie ballade qui ne sombre jamais dans la mièvrerie.

Avec "Big Money", les musiciens de HOUSE OF LORDS prouvent de fort belle manière qu’ils en ont encore sous le coude. Emmenés par un James Christian plus en forme que jamais, les Américains renouent définitivement avec les sommets, après plusieurs années de passage à vide et un début de décennie hasardeux (l’épisode "The Power And The Myth"). Du hard mélodique tout ce qu’il y a de plus classieux et recommandable.


Rédigé par : up the irons | 15.5/20 | Nb de lectures : 11432