HOTROAD - Insanity (Autoproduction) - 26/04/2011 @ 08h53
Quand on évoque dans une seule et même phrase le thrash metal et la Suisse, on pense tout de suite à un groupe, un seul : Coroner. Je dois bien l'avouer (enfin je dois pas être le seul j'espère...), Coroner est le seul groupe de thrash suisse que je connaisse réellement, avec les jeunots de Battalion, qui jouent plus un heavy/thrash metal. Hotroad, lui est suisse, ses musiciens ont une moyenne ne dépassant pas les 20 ans, et il pratique un thrash assez technique avec des morceaux d'en moyenne 6 minutes (c'est pour ça que l'album ne comporte que 7 morceaux), qui, coïncidence ou pas, font de suite penser à Coroner. Pourquoi ? Difficile à dire... En fait la production de cet album déjà n'est pas terrible (bon en même temps, le groupe n'a pas des moyens conséquents, ça se comprend), et rien qu'au niveau sonore, on part pour replonger 20 ans en arrière. Ensuite, le thrash de Hotroad n'est pas un thrash à proprement parler « agressif » et violent (c'est tout de même relatif, on parle de thrash metal, pas de country) en ce sens qu'il se base sur des riffs assez complexes qui m'ont fait penser au Testament des premiers albums: ne cherchez donc pas le nouveau Slayer, Dark Angel ou Exodus. Hotroad joue donc davantage sur la technicité et les ambiances, les riffs ayant cette façon particulière de sonner de manière à la fois « sombre » et « cinglante ». Ça vous prend à la gorge à chaque instant sans répit, mais pour autant ce n'est pas comme si c'était une agression sonore que l'on ressent directement, comme un parpaing dans la gueule, ou pour une comparaison musicale, comme le « Reign in Blood » de qui-vous-savez. Non, c'est au fur et à mesure que cet opus et ses riffs nous accrochent les esgourdes.

Coroner (et dans une moindre mesure Testament) peut faire partie des influences du groupe, mais c'est sans conteste Metallica auquel se rapproche le plus la musique de Hotroad. Écoutez « The Last Redemption », le titre final qui est un instrumental de 7 minutes, un peu dans le même esprit que les instrumentaux des Mets : bon le truc, c'est qu'on ne retient pas grand-chose de ce titre un peu bateau qui n'a pas le riff accrocheur (à la « Orion ») ou cette ambiance totalement démentielle «(« The Call of Ktulu » bien sûr). On note aussi que la manière (portée par moments assez loin dans les aigus) dont sonne la basse de Florian Grobéty - qui montre d'ailleurs une certaine aisance technique - sur certains morceaux rappelle fortement celle du regretté Cliff Burton, et ce n'est peut-être pas non plus un hasard... Autre point commun avec les Four Horsemen, c'est le son de la batterie qui là me remet en mémoire celui du «...And Justice for All », par son côté « sec un peu en plastique» somme tout naturel qui sonne quand même un poil vieillot. Mais au-delà de ses comparaisons, la formule gagnante de cet opus est sans l'ombre d'un doute les guitares: la paire de gratteux Loïc Tapia / Thierry Coowar (le premier est d'ailleurs le principal compositeur du groupe) nous bombarde de riffs de haute volée, donnant parfois l'impression de former un mur sonore imperméable (« Trapped On Time ») ou développant une impression de menace constante qui laisse planer l'aura d'un Coroner (« Mind Pollution »). Non vraiment, ces gars ont le sens du riff et les guitares aiguisées, comme l'attestent ces soli ébouriffants et souvent limpides qu'ils nous délivrent à chaque morceau, comme si c'était une formalité. C'est d'ailleurs là un aspect peut-être négatif de cet album : le sentiment d'avoir un peu toujours le même morceau, les riffs sont certes calqués le plus souvent possible différemment, le tempo varie de temps en temps (on apprécie de pouvoir headbanguer sur les plus speeds « Mind Pollution » et « Let it be Written »), mais sinon c'est un peu toujours la même structure, la faute à un batteur au jeu trop simpliste qui manque de percussion et de coups « assassins » pour assurer les rythmiques idéales aux morceaux. Après je ne dis pas que le batteur est un manchot, il a la maîtrise assurément, mais son jeu me semble trop sommaire en comparaison des guitares.

Mais le principal point noir de cet album est à mettre au crédit du chanteur, Thierry Coowar: la voix thrash il l'a, aucun doute là-dessus, par contre il manque clairement de puissance dans son chant, qui en plus sonne terriblement commun et fort peu « personnel ». Dit comme ça, j'allume le bonhomme, mais ce n'est pas le but; c'est juste que son chant est trop monotone, il me fait d'ailleurs penser à la voix de Matt Drake dans Evile, pour établir un semblant de parallèle... Bon quand en plus la langue de Shakespeare est chantée avec l'accent suisse, ça peut avoir tendance à écorcher les oreilles des plus anglophones et des plus sensibles au chant (bon c'est pas la grosse cata' non plus hein !)... Vous l'aurez donc compris, Hotroad a ses qualités et ses défauts qui ressortent clairement sur un premier album tout de même fort honorable, qui peut peut-être lancer un groupe au potentiel certain. A suivre...



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Rédigé par : gardian666 | 13,5/20 | Nb de lectures : 12678




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