"C'est quoi donc le nintendocore?". Voilà une question qui revient à chaque news sur un groupe sur lequel cette étiquette débile mais marrante est accolée. Alors pour clarifier les choses, prenez des mecs avec des moustaches, des bandeaux-éponges dans les cheveux, et les plus ignobles survèts qui se faisaient il y a 20 piges, et faites leur jouer un hardcore/metal avec du synthé bien kitch et des bruitages 8 bits sortis de vos vieilles nintendos. Voilà, la boucle est bouclée. Et vous pouvez considérer Horse The Band comme le groupe phare du genre.

Reste que j'ai jamais été un gros client de ce groupe, leur préférant un bon An Albatross ou un Daughters, moins axés sonorités nintendo à la con mais tellement plus barrés et accrocheurs, et ayant su partir vers des contrées plus noisy/psyché assez trippantes sur leurs derniers travaux. Mais partant du principe qu'un groupe capable de sortir un EP avec pour unique concept les pizzas et avec une chanson assez énorme sur les Tortues Ninjas ne pouvait être un mauvais groupe, je m'efforcais d'effacer mes a priori en enclenchant ce "A Natural Death".

Mais toujours pas convaincu. C'est toujours aussi barré (quoique peut-être moins qu'avant), mais il y a encore ce manque d'accroches qui m'empêche d'adhérer au truc. Les guitares sont reléguées derrière le synthé et le chant, pas un seul riff ne m'est resté en tête après chaque écoute, et les nombreux breaks bandent sacrément mou. Ici ce sont le synthé et le chant qui mènent la danse, le premier se distinguant par sa ringardise assumée digne des meilleurs Dragonforce (avec qui ils ont tournés), le second par la multiplicité de ses formes d'intervention, entre chanté, parlé, hurlé, scandé, growlé, il y a de quoi faire.

Mais encore plus problématique que le manque d'aspérités, c'est qu'il y a une sorte de facette plus sérieuse à leur musique. Un peu comme sur le dernier Genghis Tron vois-tu, pas sombre mais plus mélancolique, flagrant dans les interludes et sur la fin du disque, mais présent plus subtilement tout du long. Pas un problème en soi, mais reste que mêlé à toutes ces parties de franche déconnade, le groupe se retrouve un peu le cul entre deux chaises. Du coup, on sait pas vraiment sur quel pied danser, et au bout de quelques titres on préfère aller faire banquette. Parce que s'enquiller 55 minutes et 16 titres comme ça, c'est quand même tendu à encaisser.

Bref du hardcore pour geeks aux cheveux mal entretenus qui passent leurs journées sur bash.fr, perso je m'en retourne à tous les autres groupes cités dans cette chro. En espérant qu'Horse The Band choisisse son camp au prochain album...


Rédigé par : Crown_Me | 11,5/20 | Nb de lectures : 10891