En attendant le troisième album, «Half Blood», prévu pour cette année (censé être le digne successeur de l’excellent «The Invisible Mountain»), voici de quoi nous faire patienter. Proposé avec un Artwork inédit, ce double album (pour le prix d’un seul) du groupe mené d’une main de fer par Jenks Miller est une autre réédition intelligente de Relapse.

Le premier CD comporte le premier album de HORSEBACK et intitulé «Impale Golden Horn» sorti initialement en 2007 via Holidays For Quince Records et Burly Time Records. Pour pouvoir apprécier ces 4 titres aux effluves bienfaisantes, il faut être sensible aux atmosphères Dronesques et éthérées, mélangées aux nappes de grattes bourrées d’effets type Shoegazing, le tout étant teinté de Post-Rock façon MOGWAI ou GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR. Sans structure établie, «Finale» - le titre d’intro qui s’étire sur plus de 17 minutes - est un régal et devrait permettre à bien d’entre nous d’évacuer le stress dû aux petits et gros tracas du quotidien. Faisant office de cure sonore, ce «Impale Golden Horn» vous videra la tête, soulagera votre sciatique et vous fera oublier le bourrage de mou qu’impose cette société décadente et puante. Le titre «The Golden Horn» met en avant une structure Post-Rock un peu plus conventionnelle. Sans batterie mais basée sur une boucle de guitare et quelques notes de piano à la mélodie presque mélancolique, cette composition présente la face la plus harmonieuse du projet US. Tout aussi inspirées, les deux pistes suivantes sont également jouissives. Le chant de «Blood Fountain» est un ajout substantiel et constitue même l’élément fort du tout dernier titre. Celui-ci se terminant sur une touche presque Jazzy avec son solo de batterie improvisé.

«Forbidden Planet» (sorti en 2010 au format K7 via Brave Mysteries) est le versant sombre et luciférien de ce double album, rappelant l’approche faite par Michael Gira lors de la réalisation de son incontournable «Body Lovers / Body Haters» (Young God Records). Double album que je conseille d’ailleurs aux aficionados de Psycho-Ambient, Post-Rock, Drone et de musiques étranges et inclassables. Enrobés par une production rappelant celle des premiers BURZUM (son compressé, légère Reverb et distorsion de rigueur), les 6 six titres se caractérisent par leur violence contenue, mais conservent toutefois l’aspect Ambient/Drone/Psyche présenté précédemment. Le chant est presque Black Metal et le tout est mené de front par les mêmes nappes distordues jouées en continu du premier au cinquième titre. Le travail rappelle un peu plus ce qui a été déjà fait par SUNNO))). Quelques éléments électroniques viennent perturber l’ensemble, mais qui finissent par se fondre avec le reste. Ces six compositions sont difficilement dissociables les unes des autres, ce qui donne un aspect plus monotone qu’auparavant. Sans être radicalement trippant, ces quelques titres oppressant sont à déguster sans réfléchir.

Un achat essentiel pour tout fan de HORSEBACK qui se respecte. Pour les novices, cette sortie est peut-être l’occasion de découvrir le groupe US selon les deux angles présentés ici.


Rédigé par : DeadStar | 15/20 | Nb de lectures : 12914