Auteur de trois albums particulièrement cohérents et aboutis, le furieux Jenks Miller nous propose aujourd'hui avec son HORSEBACK adoré "A plague of Knowing", une compilation de matériel inédit, uniquement présent sur vinyle, rare, live et/ou pas retenus sur albums.
Pressée à peu d'exemplaires, on ne peut pas vraiment considérer cette "compilation" comme un nouvel album du groupe... mais elle n'en reste pas moins intéressante ! C'est une belle curiosité permettant de creuser encore la musique d'HORSEBACK avec un panel de chansons issues de diverses périodes et que l'on ne connait pas forcément. Réservé aux fans du groupe et à tous ceux à qui l'étrangeté ne fait pas peur, "A plague of Knowing" est aussi diversifié qu'il est surprenant. Attachez vos ceintures, il y a du lourd croyez moi !

J'ai lu il n'y a pas très longtemps que HORSEBACK décrivait sa musique (entre autre) de cette manière : where the distorted swagger of Neil Young’s Crazy Horse sits at a table next to the haunted dronescapes of Sunn O))).
En perpétuelle remise en question sonore et artistique, ce "A plague of Knowing" se différencie de pas mal d'albums comme "Half blood" ou "The invisible moutain" qui affichaient de bout en bout une cohérence assumée et réfléchie. Les albums étant tous différents les uns des autres, il semble assez logique de retrouver une variété de style importante sur "A plague of Knowing". Allant des élucubrations Black Metal de "IHVH" aux synthé 80's de "Stolen Fire", HORSEBACK repousse ici ses limites sonores quitte à proposer un album fourre tout mélangeant l'acide et le sucré dans un mélange qui ne sera certainement pas du gout de toutes les papilles.

Suivant les morceaux qui défilent, on peut aisément les "classer" et les "ranger" dans les différentes périodes musicales qu'a traversé HORSEBACK, certains ayant parfaitement leur place sur "Impale Golden Horn" quand d'autres semblent un peu coincés entre deux "périodes", un peu comme s'ils surgissaient d'une faille temporelle.
Rayon surprise donc, on note une reprise live de "Tv Eye" de Iggy and the Stooges (Avec un super solo de guitare à la clé!), le déglingo/country "Clattering Info aggregators" (affichant une grosse guitare slide bien roots !), le tribal "Retribution" qui avec ses djembé aurait pu paraitre sur "Bokor" de Yele Solma ou "Stolen fire" qui avec son synthé très 80's finit par dégénérer en ce qui ressemble à un orgue de barbarie qui laisse une ambiance délicate et feutrée.
Surprenante aussi est la petite série "Black Metal" avec "IHVH" et "Thee Cult of Henry FLunt". Très 90's au départ, les chansons finissent par dégénérer en sombres ambiances noise que l'on retrouve plus volontiers sur un album comme "Half blood".
Rayon morceaux de qualité, on notera l'ultra Evil "Luciferian Theme" et sa maléfique ligne de clavier, l'exubérant "Murdered" et sa suite "Transparency (Murdered again) et les 19 minutes de "Impale Golden" en live. Et si vous trouvez qu'un morceau de 20 minutes peut paraître long, attendez de vous farder les 40 minutes de "A plague of Knowing". N'en finissant plus, hypnotique et lancinant jusqu’à l’écœurement "A plague of knowing" varie très peu et montre qu'HORSEBACK fait ce qu'il veut... quitte à se paumer en pleine forêt industrielle et ambiante. C'est aussi pour ça qu'on les aime.

"A plague of knowing" est donc un bien bel objet qui satisfera à coup sur les fans du combo mais qui peut aussi être un billet d'entrée sympa et assez représentatif de l'éventail stylistique exploré jusqu’alors par HORSEBACK. Encore un joli coup les gars.


Rédigé par : Pamalach | 15/20 | Nb de lectures : 11717