Mon histoire d'amour avec Horned Almighty a commencé l'année dernière seulement. Comprenant mon goût pour un black qui permet également de s'adonner en rythme au hoolahop, une créature me susurra dans un souffle houblonneux "Hé, tu connais Horned Almighty?". Des fois, les belles histoires commencent ainsi. Non pas avec la créature, mais avec ce groupe de Danois aux crânes ras. Et elle avait raison la bougresse, car j'ai largement trouvé ma pitance dans les vibrations démoniaques de Contaminating the Divine. Ensuite, j'ai même investi dans les deux premiers opus qui sont tout aussi ravissants à mes oreilles. Vous imaginez bien qu'en néo-fan je n'allais pas rater leur nouvel opus paru chez Candlelight. Oui, parce qu'après avoir écumé les bas fonds et bénéficié du bon travail de placement d'Obscure Abhorrence, voilà que le Puissant Cornu a trouvé une signature chez Candlelight, label avec lequel il faut rester méfiant quant au choix des signatures mais qui recèle tout de même quelques perles.

Je vous conseille d'éviter les tarifs de Plastic Head et de vous reporter sur Amazon pour obtenir l'objet. C'est en tout cas ce que j'ai fait, hop commandé. Une chronique, c'est comme une émission télé culinaire. A peine la recette préparée, on va dire que c'est cuit. Alors hop, voilà ma commande Amazon déjà arrivée dans la boîte aux lettres. Le boîtier est beau, la cover sent bon la mort. Play. Les fréquences basses sont au rendez-vous. La basse sature, les guitares grésillent, la voix gronde et la batterie tempête en cognant fort de la grosse caisse. Horned Almighty a monté d'un cran la qualité de sa production, ne délaissant pas la crasse qui leur sied si bien. Malgré ces évolutions, le feeling habituel est toujours là et on retrouve ce croisement entre black metal et punk gras qui donne l'impression que Horned Almighty est le rejeton impie de Motörhead et de Venom (je vous laisse imaginer Cronos lascivement enlacé avec Lemmy. Diantre, quelle horreur!).

Oui, le rock'n'woll est de nouveau de sortie, donnant la furieuse envie d'enfiler sa veste à patchs! Les titres de Necro Spirituals sont toujours aussi bien ficelés et le grondement sauvage toujours aussi suave. Horned Almighty avance droit devant, à son rythme d'énorme colosse et en écrasant les orteils de tout le monde. Loin de se limiter à des riffs basiques, le combo fait encore groover tout le bazar en insérant des contre-temps, en cassant ses rythmiques au fil de morceaux courts mais hargneux, simples mais pas simplistes. Difficile de ne pas secouer la perruque sur le refrain de "Sworn Divine Vengeance", ou de ne pas taper sauvagement du talon sur un "Fountain of a Thousand Plagues". Et si la sortie de l'album lève un peu le pied, c'est pour vous laisser dans la bouche le goût de la terre du cimetière. Un album qui se termine d'ailleurs presque brutalement, laissant une impression d'inachevé. Et c'est là qu'on en veut encore et qu'on se fait piéger par le Tout-Puissant Cornu! A genoux, merde!

Pour ma part, rien à dire: j'adhère, même s'il n'y a finalement rien de très nouveau dans la fosse commune. Horned Almighty, c'est comme massacrer des bébés phoques à coups de pelle, on ne s'en lasse pas!




Rédigé par : Prince de Lu | 15,5/20 | Nb de lectures : 12831