HORNA - Viha ja Viikate (Woodcut/Season Of Mist) - 29/04/2004 @ 10h00
Tiens… En voilà dont j’avais un meilleur souvenir. Il faudrait que je replonge en spéléo dans mes caisses de démos pour vérifier que ce ne sont pas plutôt mes goûts qui ont salement bifurqué entre-temps, toujours est-il que ce mini présente un Horna exsangue, à la cruauté plutôt émoussée. « Viha ja Viikate » comporte quatre titres d’un niveau décent sans plus, ni mieux, qui proposent un panel représentatif des caractéristiques mères du black metal polaire à mi-chemin entre esthétique dégarnie et rudiments de recherche mélodique. Le morceau éponyme démarre au quart de tour avec un riff vengeur ouvrant sur une rafale de vocaux qui fendent l’air très sèchement dans un débit ultra rapide. Dans l’espoir d’avoir tiré un bon numéro, on serait tout disposé à oublier les étranges dépressions dont souffre le mix de batterie, mais tout cela, c’est avant que la poussée de fièvre introductive retombe et que cette première pièce, somme toute très (trop ?) brève se mette à errer dans une semi-banalité en faux rythme pendant environ les 2/3 du temps de jeu. Rebelote sur « Ars Laternarum » : une charge initiale comparable à une tornade noir abysse déferlant à toute allure vers le carnage promis, puis plus grand chose. La répétition désarme la haine, l’épuisement des mélodies sans suite supplée vite la menace. Chose assez exceptionnelle, sur ce titre du moins, c’est à la pénurie de chant qu’est en partie imputable la relative stérilité d’une musique qui aura le temps de tourner trois fois en rond avant de s’arrêter net sans qu’on l’ait vu tenter de s’échapper vers un développement digne de mention. Le troisième morceau « Mustasiipinen » est un peu à part, puisqu’il enchaîne à la volée en quatre minutes un ersatz de Dark Funeral/Belphegor, sans histoire et sans projet, un intermède dark qui sonne juste à l’oreille mais qui reste extrêmement basique, et un troisième mouvement survolté où Horna établissent (enfin ?) la preuve qu’ils appartiennent à la frange la plus extrême de la scène black finlandaise. Puis l’ultime morceau se pose en quatrième roue du tricycle avec une progression balourde et peu décidée entre guitares crasseuses en roue libre et rythmiques « groovy » peu convaincantes (parties de batterie risibles). Horna est peut-être destiné aux pressés, à ceux qui préfèrent s’enfiler leur colère noire en pilules concentrées plutôt que rechercher à conquérir les espaces et se reposer sur une sauvagerie véritablement dirigée et épidémique. On pourra ainsi préconiser le groupe aux fans de black/thrash expéditif tout en précisant que le côté thrash ne se manifeste pas dans le corps de la musique, et par intermittences seulement dans l’esprit, notamment sur les titres pairs. Si Horna poursuivent dans cette voie, je demande à voir ce dont ils sont capables sur la longueur d’un album, car quatre titres lapidaires et de qualité largement moyenne sont tout juste suffisants pour s’échauffer les vertèbres. Woodcut se révèle de plus en plus comme un label à deux vitesses, capable de susciter les applaudissements les plus nourris (Funeris Nocturnum, Unveiled…) comme les froncements de sourcil les plus perplexes (Behexen, Horna…).




Rédigé par : Uriel | 2/5 | Nb de lectures : 8264




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