Pouf pouf, 16 ans d’existances et 7 albums. Seulement ?? crieront certains, mais c’est sans compter les innombrables splits, EP et autres live que le prolifique groupe finlandais nous a sorti de sa besace. Au total, sur le site du groupe, ce n’est pas moins de 39 sorties tout type confondu. Même si il y a des rééditions et des réutilisations de morceaux, ça en fait du riff par an. Et ce qui tombe bien, c’est que pour ce double (!!) album, il n’y a que des nouveaux morceaux. Si c’est pas beau ça. Depuis "Envaatnags Eflos Solf Esgantaavne" en 2005, la bande à Shatraug nous sort donc un album par an, et de nouveau, comme pour "Ääniä Yössä", chroniqué en ces pages par l’infâme Prince de Lu, c’est le label français Debemur Morti qui s’y colle.

Comme je le disais plus tôt, "Sanojesi Äärelle" est un double album totalisant environ 1h30 de black metal le plus pur. Pur, car oui, Horna pratique un art sans artifice, basé sur la haine, de désespoir, la résignation. Pas de clavier, pas de chant clair, pas de chanteuse. Que du bon quoi.

Bon, passons sur les clichés que j’affectionne particulièrement et concentrons-nous sur cette galette, qui se dédouble dans le commerce. D’après la bio, ce double album est le résultat d’un appel des forces du mal, qui ont engendré ce black metal instinctif et spontané. Rien de calculé par le groupe donc, qui a enregistré ce qu’il avait à enregistrer sans se poser de limites. Malgré la longueur de l’album, le black metal des Finlandais n’est donc absolument pas ennuyeux une seconde. Là où "Ääniä Yössä" pouvait s’étendre en longueur, ce disque va à l’essentiel. Distillant un BM à la Darkthrone, soit cru et incisif, les morceaux vont droit au but. Le chant est au bord de la rupture, les mélodies sont tantôt guerrières, tantôt désespérées, mais toujours dans une unité propre au groupe. Certains morceaux calment le jeu en prenant le parti d’un mid-tempo efficace ("Verilehto"), alors que d’autres bastonnent et sont comme un cri de guerre vindicatif ("Mustan Kirkkauden Sarastus" ou "Askeesi").

Sans réelle surprise pour le fan et l’amateur de black metal, Horna remplit encore une fois son contrat de livrer un bon album, qui ne révolutionne rien, perpétuant une tradition fort agréable. Archétype même du black metal, Horna est rempli de haine, de colère et de désespoir, et réussi à transmettre ces émotions à travers sa musique, ce qui est déjà énorme par les temps qui courent. Alors adorons tous Satan, et bénissons Debemur Morti de sortir de telles valeurs sûres.




Rédigé par : Kryde | 14/20 | Nb de lectures : 11838