Après un break de deux années, les cousins d’HORFIXION sont de retour pour leur troisième album (le second chez Galy) depuis leurs débuts en 1993. Cela peut sembler peu pour un groupe qui totalise plus de dix années d’expériences mais les affres des line-up instables n’ont pas épargné HORFIXION. Depuis leur toute première démo, le groupe n’a pas réussi la performance d’aligner deux fois la même formation sur leurs différents enregistrements. Il faudra tout de même que quelqu’un m’explique un jour pourquoi ce phénomène semble frapper tous les groupes québécois ? Ce travers prive encore aujourd’hui HORFIXION de la présence d’un batteur permanent puisque c’est déjà la seconde fois que le colossal Patrice Hamelin (MARTYR) assure l’intérim avec toute la maestria qu’on lui connaît. Il faut quand même dire que, par rapport à ce qu’il a l’habitude de jouer, le thrash d’HORFIXION ne doit pas lui poser de problèmes existentiels. Oui, on peut dire que les deux fondateurs d’HORFIXION sont tombés dans la marmite du thrash métal US quand ils étaient encore bambins et qu’ils en ont fait leur vocation jusqu’à ce jour. Et il faut dire qu’ils ne se démènent pas mal du tout dès qu’il s’agit d’enchaîner les riffs à la testostérone. Pas besoin de se fouler les synapses pour détecter les groupes qui ont plus particulièrement marqué le duo ST-Yves/Landry vu que le lien avec SLAYER n’est pas minime. Outre leur style musical, voisin du géant californien, HORFIXION dispose d’un chanteur se situant exactement dans la veine de Tom Araya. Même si le timbre de Samuel Landry est plus bas d’un ton, les intonations et surtout la façon de poser la voix sont tellement similaires qu’elles en deviennent saisissantes. Au point qu’on en arrive à regretter l’absence des duels de guitares comme nous en gratifiait SLAYER avant qu’ils ne décident de moins se fouler.
Pour ce qui est de la musique HORFIXION propose le cocktail habituel qu’on retrouve chez les maîtres du genre : Une ribambelle de riffs qu’on se surprend à fredonner au bout d’une paire d’écoutes, une mise en place calée à la micro-seconde et les bons gros breaks moshant, qui ont fait la réputation de la scène US. Question solos, on ne donne pas dans la démonstration onaniste mais cela reste d’un niveau technique sans équivoque. Quelques titres se dégagent néanmoins de l’ensemble « Insane » Poetry », « Thoughtless » et le très slayerien « Self Inflicted Hell ». Pour terminer ce nouvel opus, HORFIXION a eu l’idée d’exhumer un vieux titre en français de leur démo qui franchit assez mal le cap de la langue et sonne quelque peu anachronique par rapport au reste des morceaux. Pour la production, Yannick St-Amand (KATAKLYSM, NEURAXIS, QUO VADIS) déçoit un peu avec un son qui manque un peu de dynamique et un chant très légèrement sous-mixé.
« Self Infected Hell » est incontestablement un album thrash de qualité mais qui n’en demeurera pas moins anecdotique pour ceux qui ne plébiscitent pas le genre.



Rédigé par : Tonton | Vous reprendrez bien un peu de thrash qui tache ? 15/20… | Nb de lectures : 10414