HOLY MOSES – No Matter What’s The Cause (Armageddon Music/Underclass) - 06/09/2006 @ 10h16
Suite et fin de cette première salve de holymozkros ; nous sommes en 1994, la mort de Kurt Cobain a sonné le glas du grunge et laissé la porte ouverte à une autre forme de rébellion grand public, le neo metal. Le black sort de l’ombre, profitant de la baisse de régime du death, et le thrash n’est plus que l’ombre de lui même… Comment dans ce contexte décrire le plus succinctement et le plus justement possible « No Matter What’s The Cause » ?... Je tente le coup en deux mots : Dan Lilker.

Bassiste d’ANTHRAX, puis de NUCLEAR ASSAULT, S.O.D. et enfin BRUTAL TRUTH, chacun de ses nouveaux projets fut un pas supplémentaire dans sa quête de brutalité. Il est l’un des rares musiciens à ma connaissance à non seulement n’avoir monté ou participé qu’à des projets qui sont devenus cultes, mais surtout à s’être un peu plus enfoncé à chaque fois dans l’underground, acquérant une crédibilité doublée d’un respect quasi mystique de la part du public. Cependant, si je vous parle de ce grand zguègue à l’air perpétuellement hébété, ce n’est pas pour en faire la biographie, non, c’est pour mettre un peu plus de poids encore à sa présence sur « No Matter What’s The Cause », septième album de HOLY MOSES et fin de chapitre aussi inattendue que sauvage.

Andy et Sabina Classen, ses fondateurs, se sont séparés deux ans auparavant à l’époque de « Reborn Dogs » (cf. chronique dans ces pages), et Sabina est beaucoup plus impliquée dans son nouveau projet, TEMPLE OF THE ABSURD. Pour la première fois dans l’histoire du groupe, ce sera Andy Classen qui assurera les vocaux, Sabina ne co-écrivant que quelques titres et ne faisant même plus partie de HOLY MOSES si on se réfère à l’arbre généalogique recouvrant les deux pages centrales du livret de la réédition. L’une des raisons de son éloignement est la nouvelle orientation musicale prise par le groupe (ou ce qu’il en restait), dont on sentait déjà les prémices sur « Reborn Dogs », qui avait plus à voir avec le crust, le punk et le hardcore qu’avec le thrash old school qui les avait popularisés. Cause ou conséquence de ce virage, le batteur Sven Herwig (RYKERS) s’impliquera beaucoup dans la composition du nouvel album, et c’est Dan Lilker qui en sera le bassiste… vous voyez où je veux en venir.

Souvent à la limite du chaos, les morceaux de « No Matter What’s The Cause » se succèdent comme autant de déflagrations à la violence assourdissante. Sans blasts mais d’une fureur paroxystique, ils sont quasi grind à la BRUTAL TRUTH (« Upon Your Tongue », « Senseless One »), death (« No Solution ») ou hardcore (« What’s Up », « Just Because »), le seul mot d’ordre étant « Pas de quartier ! ». La tension, déjà bien palpable, est encore renforcée par la prod crue qui donne une place centrale à la basse rugueuse de Dan Lilker, par le jeu de batterie sautillant de Sven Herwig (qui rappelle celui d’Igor Cavalera (SEPULTURA) sur « Chaos A.D. ») et par les interventions d’Andy au micro avant ou après les chansons. On peut même y rajouter les pains, laissés en l’état comme si le temps leur avait manqué pour enregistrer et que l’album avait été mis en boîte en une seule prise, live. Les trois bouchers psychopathes s’y reprennent ainsi à deux fois avant de lancer « Just Because » et on sent bien que tout le monde est au taquet, impatient de cracher la sauce. Le chant gras à la Max Cavalera d’Andy Classen, qui aboie comme un clébard enragé, est redoutable sur cet album à la brutalité hardcore frontale et sauvage, dans lequel la seule esquisse d’accalmie est la reprise de SHOCK THERAPY « Hate Is Just A Four Letter Word ».

Esquisse seulement, parce que les notes glauques de piano rappellent le thème du non moins glauque « Necromantik 2 », film nécro-gore allemand qui ferait passer « Bad Taste » pour un épisode des musclés ! Ambiance malsaine et cafard assuré ! Avec « No Matter What’s The Cause », les chiens sont retournés à l’état sauvage et ont retrouvé le goût du sang, un sang qu’ils n’auront de cesse de faire couler tout au long de ses 36 minutes de boucherie qui prendront fin sur un « Bomber » (MOTÖRHEAD) à l’image des autres morceaux : SAUVAGE ! Un album qui encore aujourd’hui en remontre à pas mal de formations et à qui la réédition devrait donner une deuxième chance. D’autant qu’elle bénéficie, comme tous les autres albums de HOLY MOSES réédités, d’un nouvel artwork, d’un livret annoté par Sabina Classen, et d’une pléthore de bonus (ici, la démo « Satan’s Angel » de 1981 et « Hate Is Just A Four Letter Word » live au Wacken 2005).

Si vous aviez jusque-là boudé les Allemands à cause de leur thrash trop traditionnel, il est temps de mettre le casque, le protège-dents et d’aller au combat !

http://www.holymoses.de - 267 visite(s)


Rédigé par : Dungorpat | Réédition/ | Nb de lectures : 13300




Auteur
Commentaire
Morbid Tankard
Membre enregistré
Posté le: 06/09/2006 à 17h55 - (32833)
Cet album est une pure tuerie !!!



ldp
Invité
Posté le: 07/09/2006 à 00h14 - (32843)
Dungorpat, ça c'est de la chronique qui fait plaisir à lire.
Cet album est monumental et le feeling dégagé est d'une férocité incroyable.

Dungorpat
Membre enregistré
Posté le: 09/09/2006 à 12h04 - (32964)
Content qu'elle te plaise ldp, j'ai un peu galéré pour retranscrire la fureur du cd! :o)

nedurb
Membre enregistré
Posté le: 10/09/2006 à 14h46 - (33016)
j'aimais bien la pochette d'origine moi



Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker