Holy Martyr est principalement connu chez nous (et encore, tout est relatif) pour sa participation à divers tributes consacrés aux vieilles gloires du Heavy Metal épique old school (celui de Manilla Road ou encore de Cirith Ungol). La sortie de leur premier album « Still at War » va donc nous permettre de faire mieux connaissance avec ce groupe italien atypique. Holy Martyr risque fort avec cet album de s'en prendre plein la gueule, que ce soit à cause de sa pochette assez immonde (quelle finesse dans le trait...), de sa production très rugueuse et austère (qui est tout de même plus claire que celle du dernier Manilla Road « Gates Of Fire ») ou, tout simplement, à cause de sa musique délibérément passéiste. Mais, car il y a un mais, ces Italiens ont l'immense avantage par rapport à la plupart de leurs compatriotes de puiser principalement leur inspiration dans la scène épique old school américaine (Manilla Road, Omen...) et non dans la scène moderne et symphonique à la Rhapsody (bref, ils sont plus proches d'un DoomSword que d'un Rhapsody). La musique d'Holy Martyr est une musique guerrière aussi bien musicalement qu'au niveau des lyrics (les légions romaines), difficile d'accès pour qui n'est pas habitué à ces sonorités primaires et à ses tempos parfois assez lents (on trouve ici comme chez Manilla Road et cie un côté Epic Doom assez prononcé, voir l'irrésistible « Hadding Garmsson »). Le chant d'Alex Mereu (qui est particulièrement excellent bien qu'assez nasal) nous est présenté comme un croisement entre celui de Messiah (Candlemass) et de J.D.Kimbal (Omen) mais on a également parfois l'impression d'entendre Mark Shelton (« Hatred Is My Strength » qui constitue un joli morceau de bravoure de plus de 10 minutes) et rien que pour lui, on pourrait s'écouter cet album en boucle. Les compos sont assez techniques et comprennent de nombreux changements de rythme. C'est authentique, avec un esprit très seventies.
Ce qui constituera pour beaucoup le principal défaut de cet album (sa sous-production typique, signée Alex Festa -DoomSword-) est, précisément, ce qui ravira les amateurs du genre. Ce « Still At War », sans pour autant être aussi sublime et raffiné que le dernier Hammers Of Misfortune, n'en demeure pas moins un excellent premier album d'un groupe particulièrement prometteur (...à mes oreilles). Malgré un début légèrement poussif (notamment avec cette introduction assez cheap), “Still At War” est un album hymnique en diable (l'excellent et sans équivoque “Warmonger”) qui renvoie le dernier ManOwaR loin, très loin derrière. Au risque de passer pour un illuminé (ce qui ne m'empêchera pas de dormir de toute façon), Holy Martyr nous offre là un disque réellement somptueux auquel on reprochera juste son petit côté légèrement trop référentiel.


Rédigé par : BigHenry | 14/20 | Nb de lectures : 10093