Originaire de Saint Etienne, HOLY CROSS est fondé en 2006, autour des frères Chalindar (guitare et batterie) et d’Adrien Liborio (guitare). La rencontre avec le vocaliste Mickaël Champon intervient quelques mois plus tard. Après deux démos remarquées, voici venir le premier album de ce groupe bien de chez nous. Pas de surprise à l’image de cette pochette totalement dans l’esprit : c’est de heavy traditionnel qu’il s’agit, et rien d’autre. Assez typée 80’s, la musique rappelle les grands noms du genre que sont IRON MAIDEN, MANOWAR ou ICED EARTH. Le résultat, encourageant, place les Stéphanois parmi les espoirs sérieux de la scène française.

Les points positifs étant incontestablement majoritaires sur "Under the Flag", il faut d’abord souligner l’efficacité des morceaux. Puissants, épiques mais surtout ultra efficaces, ceux-ci font forte impression. On ressent ainsi une réelle unité entre les musiciens, qui parviennent à insuffler sur cette galette dynamisme et fraîcheur. A ce titre, plusieurs compositions s’avèrent redoutables (l’excellente entrée en matière « King In Hell », « The Fortress Of Asgard », « Gates Of Time », dont l’intro fait penser au « Renegade » d’HAMMERFALL). « Lightning From The North », avec son intro majestueuse au clavier, fait pour sa part figure de morceau de bravoure ; assurément l’un des meilleurs moments de l’album. Les refrains sont facilement mémorisables (si « Twilight Of The Gods » ne vous procure aucun effet, pensez à consulter !), et le plus souvent agrémentés de chœurs guerriers taillés pour la scène. En cela, les Français rappellent inévitablement MANOWAR sur « Return To Asgard ».

HOLY CROSS peut aussi se prévaloir de disposer de deux guitaristes de grande qualité, aux soli souvent brillants et inspirés, et distillant de-ci de-là des riffs bien sentis, qui peuvent rappeler ACCEPT. Les duels de guitare enflammés font parfois penser aux grandes heures de JUDAS PRIEST. S’il ne s’agit aucunement de remettre en cause le travail collectif du groupe, force est de constater qu’une grande partie du charme de ce premier opus tient au jeu des deux bonshommes. Par contre, la basse, pourtant assurée par Pierre-Emmanuel Pélisson (ex-HEAVENLY) se fait relativement discrète.

On mettra également en avant le niveau acceptable de la production qui, sans concurrencer celle des locomotives du genre (bénéficiant d’un budget conséquent), offre au groupe français une touche de professionnalisme bienvenue. "Under The Flag", mixé par Pierre-Emmanuel Pélisson, et masterisé par Mika Jussila au Finnvox studio, évite ainsi l’écueil de l’amateurisme, qui touche bon nombre de jeunes formations évoluant dans ce créneau.

Mon constat est cependant plus mitigé à l’égard du chant, assuré par Mickaël Champon. Si le vocaliste parvient dans l’ensemble à tirer son épingle du jeu (sans tomber dans le stéréotype des vocaux suraigus), il lutte trop souvent avec la langue de Shakespeare pour être totalement convaincant (« Iron Horse », « Hel The Damned »). Même si le chant est globalement maîtrisé, on ne peut s’empêcher de penser qu’avec davantage de variation dans les parties vocales et quelques progrès dans la prononciation anglaise, il deviendra réellement l’un des atouts du groupe.

Enfin, on notera des morceaux plus dispensables, marquant quelques répétitions (« Iron Horse » et « The Last Survivors » sont malheureusement assez poussifs). Mais les meilleurs moments du disque l’emportent largement sur ces quelques désagréments, qui seront certainement corrigés dans le futur. Bien ancrés dans leur style, les Stéphanois font preuve d’une maturité remarquable et s’imposent comme de sérieux espoirs du heavy français, un style qui connaît décidément depuis quelques années une nouvelle jeunesse.


Rédigé par : up the irons | 14.5/20 | Nb de lectures : 11486