HOLMES - Have I Told You Lately That I Loathe You (Black Star Foundation/Season Of Mist) - 09/03/2011 @ 08h28
Encore une fois, j’invite les brutes épaisses mais néanmoins amies à sortir de cette chronique car vous ne trouverez ni blasts sataniques, ni growls ou autres gruiks porcins se plongeant dans les intestins moites de leurs victimes. Non, on est même loin de la musique de jeunes qui n’est que du bruit dans les oreilles des vieux, ici tout n’est que calme et délicatesse. Malgré son origine suédoise et un album produit dans les environs de Göteborg, n’attendez pas non plus un Death mélodique bien entêtant. Non, Holmes préfère explorer les plaines désertiques de l’Amérique sauvage. Ca vous dit des Suédois qui font de l’Americana ?

Cet album fait suite à un EP et à une première œuvre parus en 2008 déjà chez leurs compatriotes de Black Star. Le master fut confié à Carl Saff « from Chicago » pour faire un peu plus couleur locale. D’ailleurs, autant évoquer dès maintenant le rendu sonore qui se montre enchanteur grâce à sa simplicité, sa limpidité et sa clarté. L’assemblage de ces nombreux instruments, allant de l’accordéon, le piano, la steel guitare (forcément), le violon et bien sûr la voix, se fait avec grâce et dans un recueillement éthéré. C’est beau !

En revanche, je confesse à mon aimable auditoire que je ne suis ni adepte, ni le plus grand spécialiste de la musique Country. Enfin Country, n’imaginez pas une bande cow-boys consanguins dansant la gigue après un lynchage, non, nous sommes dans une musique douce et mélancolique qui rappelle plus volontiers la musique d’un Neil Young. Les Suédois creusent le même sillon, à savoir un Folk Rock avec cette légère touche Country apportée principalement par la steel. De plus, cette voix délicate et s’acheminant légèrement vers les aigus renvoie aussi à notre Canadien mais pas seulement.

En effet, il apparaît que nos Suédois ont intégré d’autres influences à leur sauce puisque cette voix peut tout aussi bien rappeler Sigur Ros lorsque ces derniers s’emploient dans un registre plus grave et moins Ambient (Taak...) mais ça peut tout aussi bien renvoyer à Anathema car on retrouve ce goût des belles harmonies vocales. Mais l’ombre des ces deux combos ne plane pas uniquement sur le chant puisque les Suédois ont inclus une bonne dose de ce Post-Rock atmosphérique si particulier dans leur Folk made in US. En fait, Holmes serait le chaînon manquant entre Neil Young et Anathema.

Excepté que nos cow-boys scandinaves ne font pas dans le progressif ou les longs développements atmosphériques et malgré un dernier titre structuré en crescendo, ils cisèlent de petits joyaux dans un format classique ou des couplets tout en retenue vont donner naissance à des refrains libérateurs où tous ces instruments vont donner leur pleine mesure. Malheureusement, il s’agit pour moi du principal défaut de cet album car les structures se montrent relativement invariables et finissent par faire germer un sentiment dommageable de redondance chez l’auditeur. Sensation renforcée par le fait que nous concluons que certains titres se montrent un peu fades ou que malgré l’adjonction d’éléments plus Rock histoire de mettre un peu de muscle à leurs périples, notre vigilance se fait moins grande parfois en cours de route.

Il n’empêche que nous tombons tout de même assez souvent sur des petites miniatures assimilables à de petits chefs-d’œuvre comme le sublime "Voices And Vices" où le piano fait contrepoint à la voix dans un somptueux dialogue pour s’achever dans le lyrisme d’un Post-Rock élégiaque. De même, nous retiendrons "Malysz" où cette fois la guitare se voit souligner par la complainte de l’accordéon et qui s’achèvera dans une accélération à la limite du Shoegaze.

Malgré mes réserves, je ne peux que m’incliner devant la classe déployée dans l’exécution de la musique de nos Suédois. Certes ce n’est pas vraiment les champs dans lesquels j’aime brouter mon herbe. Mon folk est d’ordinaire moins pastoral et plus martial mais il est difficile de résister à ce dépaysement mélancolique, si bien qu’il est fort probable que l’amateur d’Anathema risque de finir hypnotisé par ce disque frais comme la rosée qui perle dans la brume du matin.
Pas encore le coup de foudre mais un léger frémissement commence à poindre…


Rédigé par : Dark Rabbit | 14/20 | Nb de lectures : 12629




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Commentaire
XXuK
Membre enregistré
Posté le: 11/03/2011 à 09h20 - (92111)
Putain... Quand j'ai lu cette chro, je me suis dit, ça c'est un album fait pour moi puisque j'aime beaucoup (trop?) Anathema, j'écoute beaucoup de post-rock, de folk, de shoegaze.
C'est parti. CD mis sur la platine, une dizaine d'écoute mais non, la sauce ne prend vraiment pas. Je ne retrouve presque aucune des "influences citées". Pas un seul pet d'émotion ne traverse mon esprit. Un soupçon sur le titre 46 - Holmes et encore...
J'préfère un bon Midlake, ou justement un bon Anathema.



Monceau
Membre enregistré
Posté le: 12/03/2011 à 01h41 - (92136)
la voix est très belle en tout cas

Winterbomb
Membre enregistré
Posté le: 13/03/2011 à 15h25 - (92150)
C'est vrai que ça fait pas mal penser à Neil Young, mais aussi aux Jayhawks et à Powderfinger.

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