Tout droit venu d'Italie, Hollow Haze est un groupe ponctuel en terme de production. Le groupe sort tout les 2 ans depuis 2006 un album, et c'est en fin d'année dernière qu'est sorti ce « End of a Dark Era », troisième opus de la formation. La musique d'Hollow Haze est un bon condensé de heavy metal (l'influence d'un Nevermore n'est pas innocente par moments), qui tend parfois vers quelque chose de plus power metal ou plus précisément vers des titres moins agressifs et plus ambiancés. C'est là que c'est pas évident à suivre, car le groupe donne un peu l'impression d'expérimenter d'un morceau à l'autre. Le premier morceau, « Every Single Word », cartonne joliment, avec donc sa patte nevermorienne, sur ces riffs lourds, ce chant vicelard, on croirait presque entendre un vieux titre du groupe de Seattle. Pour autant la suite de l'album est plus hétérogène, comme en atteste le catchy « Open your Eyes » avec un Ivan Rave déchaîné derrière le micro, le massif « Pain » qui déçoit un peu par son manque de « prise de risques », le plus orchestral « Coming From Hell » basé à nouveau sur un mid tempo pas super folichon, etc.  Plus l'album passe, plus on se trouve devant des titres en tempo moyen qui manquent de folie et de pêche, malgré quelques bons coups d'accélérateurs par-ci par-là (« Running »), une intrigue pesante amenée par les claviers qui ne masquent pas vraiment un titre fade niveau composition («Hot Blood » et son refrain qui fait clairement penser à du Dream Theater !) ou à nouveau un Ivan qui se lâche vocalement pour pousser des cris suraigus rappelant un Halford, avec le talent en moins sur un « Dark Night » tout aussi poussif... Heureusement la fin de l'album est à l'image des deux premiers titres, plutôt bonne, avec un « Born To Be Alive » aux orchestrations judicieusement placées et dont le chant rappelle cette fois un certain Sebastian Bach (voui, voui l'ex Skid Row !), un « Gates of Babylon » qui comme son titre le laisse supposer à ses relents orientaux dans ses riffs pas très originaux (nombre de groupes de heavy ont utilisé ce genre de riff arabisant), mais qui se combinent bien avec la voix de ce diable de chanteur qui dans le ton m'a fait penser à un Rob Lowe (Candlemass) pour le côté un peu théâtral. Le final « Beyond » est pas mal amené, même si son refrain ne convainc pas vraiment, on se contentera de sa rythmique solide et de ses riffs incisifs. Au niveau des soli, le dénommé Nick Savio s'en tire drôlement bien à plus d'une reprise, se faisant littéralement plaisir sur « Gates of Babylon » (peut-être même trop d'ailleurs, quasiment 2 minutes de soli de gratte, c'est d'une presque pire que Dream Theater et de deux vite lassant !)

Après un tour d'horizon global de cet opus, je peux assurer que le groupe a en son sein de bons musiciens (et particulièrement un bon chanteur), mais les compos, à 3-4 exceptions sont trop moyennes, pour que ce « End of a Dark Era » soit un bon album. Si le groupe arrive à développer un meilleur niveau de composition (ce qui est toujours facile à dire mais pas à faire) et à mieux définir son identité (on ne sait pas trop dans quel « cour » joue le groupe) pour avoir son style propre à lui, alors pourquoi pas. Le chemin est encore long pour Hollow Haze, mais tout n'est pas perdu pour ce groupe...




Rédigé par : gardian666 | 11,5/20 | Nb de lectures : 12454