3 ans. Trois longues années pour faire oublier l’insipide Death Is This Communion. 3 ans pour la bande à Mike Pike (ex Sleep, excusez du peu), Jeff Matz (Zeke) et Des Kensel pour reboire du bon vieux whisky, de laisser le pick-up s’embourber, et de retourner au bon vieux heavy’n roll graisseux qui avait fait le succès de Blessed Black Winds et des précédents.
Car oui, j’ose, DITC était plat, trop propre, sans surprise, banal, bref, un pétard mouillé. Un album qui s’écoute en terrasse, en espadrille, en sirotant un Perrier-rondelle.

Heureusement, avec ce nouvel album, High On Fire fait pêter l’orage, ouvre le fût de Guiness/Jack (cocktail maison), et remet les Santiags bien en place. Snakes for the Divine, c’est du pur rock’n roll élevé dans une souille (on sort le Larousse au fond de la classe) et qui pue des pieds, à l’ancienne, comme le groupe le faisait si bien en 2005. Et pourtant. Si le trio reprend leur recette gagnant, à savoir un rock survitaminé, un Motörhead élevé au burger, à base de riff thrashy et de plans de batterie groovy et entrainant au headbang, il va également un peu plus loin. En témoigne le refrain en chant clair de l’excellent Frost Hammer, qui tranche avec les éructations habituelles de Matt Pike, et apporte une certaine fraicheur au morceau. Ou encore la « balade » Bastard Samourai, tout en délicatesse et amour (dans la fange, mais quand même). Et même si malgré ces quelques petites nouveautés, les 3 ricains ne réinventent pas leur style, ils le font légèrement évoluer dans le bon sens, en gardant leur identité propre, comme l’atteste le morceau titre Snakes for the Divine ou l’excellent Fire, Flood & Plague.

Tout ça pour dire que ceux qui ont apprécié Death is This Communion (il y en a ?) devraient craquer pour ce cinquième album. Affirmation encore plus vrai pour les amateurs des autres albums. Ceux qui n’aimaient pas High On Fire peuvent passer leur chemin. Le trio fait ce qu’il sait faire de mieux, c'est-à-dire du High On Fire. Et ça, même si c’est pas ultra original, si c’est pas finaud, si c’est pas ultra recherché et intellectualisé, ça me suffit à bouger la tête et à se changer l’esprit. Et rien que pour ça, Snakes for the Divine vaut le coup !


Rédigé par : Kryde | 14/20 | Nb de lectures : 13774