Le heavy italien, c’est un peu comme la pizza. C’est bien garni, ça demande un certain savoir-faire, mais ça ne se digère pas toujours facilement. Et puis vous le savez, il y a le pizzaiolo qui joue la carte de l’authenticité, et toutes ces grandes chaînes qui fabriquent des pizzas industrielles. Dans notre cas, le pizzaiolo ce serait RHAPSODY OF FIRE, un groupe qui a très largement ouvert la voie au développement de la scène heavy metal transalpine, avec ce qu’il a lui-même qualifié de « Hollywood metal ». Combien de groupes italiens se sont ensuite engouffrés dans ce genre speed mélodico-symphonique depuis la fin des années 1990 ? Trop, assurément. Mais parmi ces innombrables formations, quelques-unes méritent une attention particulière.

HIGHLORD pourrait bien faire partie de celles-ci. Loin d’être un nouveau venu, ce groupe publie déjà son sixième effort studio avec "The Death Of The Artists", un titre d’album qui interpelle et qui renvoie aux difficultés rencontrées par ces musiciens ces dernières années (multiples changements de labels). Musicalement, on peut situer le propos quelque part entre LABYRINTH et VISION DIVINE. Prenez donc une batterie marteau-pilon, un chanteur qui s’époumone dans les aigus, quelques parties de claviers à la limite du pompeux et des descentes de manche ultra-rapides, vous obtiendrez un album de heavy transalpin somme toute classique mais bien exécuté.

Pas facile néanmoins de s’enthousiasmer outre-mesure pour ce disque. Après un bon départ avec ce « Simple Man » au refrain très accrocheur, puis un « Every Thrash Of Me » fédérateur, on tombe assez rapidement dans une certaine routine qui vient quelque peu gâcher la fête. "The Death Of The Artists" manque clairement de variation, comme en attestent les vocaux d’Andrea Marchisio, trop répétitifs pour convaincre pleinement. Si ses intonations sont parfois proches d’un chanteur comme Mark Boals (YNGWIE MALMSTEEN), le vocaliste est un peu lassant. A sa décharge, force est de reconnaître que certains titres sont tout bonnement inintéressants (« It Takes Some Passion », « Dance In A Flame »).

Malgré une production de qualité, quelques compositions qui font mouche et la présence de musiciens appliqués, on se dit que les 39 petites minutes de "The Death Of The Artists" sont largement suffisantes au final. Car il ne faut pas se leurrer, HIGHLORD n’apporte rien de neuf et se contente d’utiliser la plupart des ficelles du genre, de façon plus ou moins discrète. Les aficionados de la scène italienne pourront sans problème donner une chance à ce disque qui contient quelques aspects intéressants. Mais ceux-ci sont trop peu nombreux pour que l’on saute au plafond. Tiens au fait, pour conclure sur une note positive, saviez-vous que les Français étaient les premiers consommateurs de pizza en Europe ?


Rédigé par : up the irons | 12/20 | Nb de lectures : 11946