Voici une autre petite séance de rattrapage avec cet album sorti l’année dernière sur Total Rust Music. Ces 4 titres pour 42 min de son nous permettent surtout de faire le lien entre le premier album (sans nom) sorti en 2008 via Total Rust et le dernier jet du trio US intitulé «Black Frost Fallout» (une compilation de démos, disponible depuis avril 2011).

Au même titre que Total Rust, HIGHGATE est en train d’accéder à un statut culte dans le monde élitiste du Doom/Black/Experimental-Noise. Les sonorités que le combo from Kentucky nous prodigue depuis sa création en 2005 ne sont effectivement pas du goût de tout le monde. Et je pense que même les fans de Doom Old-School trouveront trop extrêmes certaines des approches et libertés prises par HIGHGATE. Le premier album avait clairement annoncé la couleur (sombre et terne, sans vie et sans éclats). Cet unique morceau de presque 55 minutes jouait avec nos nerfs et abordait des thèmes peu ragoûtants tels que le suicide (et de manière plus générale la mort), les drogues dures, l’apocalypse et le purgatoire, etc. Tout un programme présenté en un seul bloc: un enchaînement de plans Doom et parfois presque Black, un chant malsain à vous donner la chair de poule, des breaks angoissants et des instants mélodiques qui n’en sont pas. La parfaite illustration sonore du «Massacre à la Tronçonneuse» de Tobe Hooper.

Sans être directement dans la lignée du précédent album, ce «Shrines To The Warhead» permet à HIGHGATE d’aller à l’essentiel. Après une plage introductive presque inutile («Burning Venom Fire»), le titre de presque 13 minutes «Holy Poisoning» reprend là où les choses avaient été profondément enfouies. Laissant de côté l’aspect Noise/Experimental, le trio reprend son Doom des familles (façon BLACK SABBATH, SOURVEIN et ELECTRIC WIZARD) bien en main et nous flanque dans les oreilles son amas de riffs aux deux accords bien plantés et ses rythmiques pachydermiques oppressantes. Rien de très original cependant et il est presque dommage que les éléments Black/Noise soient mis en retrait. C’est effectivement ce qui faisait la particularité du combo et permettait à la musique de ce dernier de se détacher du lot. Sans être une énième copie des références citées quelques lignes plus haut, HIGHGATE perd toutefois son attrait originel. Mais étrangement, le dernier titre «Warhead Rise» présente un tempo un peu plus rapide que les deux compositions antérieures et joue sur un riff plus dissonant qu’à l’accoutumée. C’est LE titre qui aurait dû être mis en avant: chant rauque effrayant, larsens de grattes, break excellent, basse bourdonnante… C’est le HIGHGATE que j’adule, l’unique, le seul.

Un album moins intéressant que le précédent, malheureusement. Nous pouvons espérer que c’est seulement une période de transition et que le prochain album sera coulé dans le même moule que le premier. Ce serait une perte importante si le groupe prenait la même direction que toutes ces formations autour de lui.


Rédigé par : DeadStar | 13/20 | Nb de lectures : 12166