Nous arrivant de Florence dans le Kentucky aux Etats Unis voici que débarque HIGHGATE, un jeune trio existant depuis 2005. Il tire son nom d'un célèbre cimetière londonien où est enterré, entre autres célébrités, Karl Marx. Le groupe a sorti une démo trois titres fin 2006, démo qui lui a permis de signer sur le label israélien Total Rust qui est une véritable référence en matière de doom.

L'album ne porte pas de nom, pas plus que le seul et unique titre qui le compose d'ailleurs, titre qui dure 55 minutes. Je n'ai pas vraiment compris l'intérêt d'une telle plage unique car le titre n'est en fait qu'un collage de différentes parties qui s'enchaînent parfois sans transition , ce qui fait que l'on a pas l'impression d'écouter un seul titre. Ca doit être juste uniquement pour nous obliger à tout écouter d'une traite sans sauter la moindre partie. Pour ma part, ça ne me pose aucun problème mais nul doute qu'un tel pudding risque d'en étouffer plus d'un.

HIGHGATE pratique une musique à mi-chemin entre le doom-death et un sludge à la CROWBAR ou EYEHATEGOD. Le label parle au sujet de ce groupe d'un mélange de doom minimaliste (jusque-là, ça va) et de noise expérimental (mouais, y a bien quelques zigouigouis industriels ici ou là mais de là à parler de noise, il y a un énorme pas que je ne franchirai pas). Le label nous parle enfin de black metal sombre, et là également je dois dire que j'ai tout d'abord été plutôt dubitatif. Avant de chercher quelques infos sur ce groupe en vue de préparer cette kronik, j'avais déjà écouté plusieurs fois ce pavé, et l'idée de black metal ne m'était pas vraiment venue à l'esprit. Si le chant, un peu criard, peu à la rigueur parfois se rapprocher un peu des screams typiques du black metal (et encore dans l'ensemble, niveau chant, on serait plutôt quelque part entre thrash criard et hardcore vaguement screamo), pour le reste, je n'arrivais vraiment pas à rapprocher cet album du black metal, que ce soit dans les ambiances (pas assez "grim"...) ou dans la production qui est pourtant tout ce qu'il y a de plus basique et roots. Après coup, en ayant ça en tête et en étant à l'affût, il faut bien admettre que pas mal de passages de cet album peuvent tout de même être rangés dans la case black metal.

Il faut dire que faire le grand écart entre le sludge et le black metal n'est pas donné à tout le monde, n'est pas Jean-Claude Van Damme qui veut, et au final la démarche de HIGHGATE, volontairement ou pas n'aboutit pas à, comme on pourrait le croire en lisant les ingrédients sur le papier, du SHINING ou du MOURNING DAWN; c'est sans doute juste une histoire de dosage. Tout cela pour dire que tout ceux qui aiment le mélange black-doom ferait mieux d'écouter cet album avant de l'acheter, car même si la musique de ces Américains ne manquent pas d'atouts, il n'est vraiment pas sûr que les blackeux s'y retrouvent. Les autres peuvent toujours donner une chance à ce skeud qui sans être exceptionnel recèle tout de même quelques bons passages et quelques bonnes idées.


Rédigé par : Sheb | 13/20 | Nb de lectures : 10651