Marre des groupes qui se la jouent prog à fond, qui balancent de la technique à tous les étages, qui cherchent l’originalité à tout prix et au détriment de l’efficacité, envie de revenir à quelque chose de plus basique mais plus digeste ? Voilà un album fait pour vous !

Et ce disque, c’est le 3ème album du projet américain HIDDEN formé en 2001. Projet qui a jadis compté dans ses rangs Akhenaten de JUDAS ISCARIOT, ce qui donne déjà une petite idée de la bête. HIDDEN pratique une sorte de Black/Thrash assez primitif et simpliste, teinté de Death old-school un peu plus frontal, de Doom voire un peu de Heavy. Du Metal assez direct, sans chichis, qui revient aux fondamentaux tout en proposant quelques passages plus subtils qu’il n’y paraît. Et étonnamment, le charme opère alors que bien évidemment, on aura tendance très vite à trouver tout ça un peu trop naïf et sans intérêt.

Depuis son premier album en 2002 (Spectral Magnitude, album pas franchement passionnant soit dit en passant), HIDDEN a choisi de nous balancer ses compos primitives au sein d’un concept apocalyptique censé porter le tout. Eh bien si le côté « apocalyptique » ne se retrouve pas au sein d’artifices à base d’ambiant, d’électro ou de divers samples comme peuvent le faire des groupes (et de fort belle manière) comme V:28 ou RED HARVEST, il se retrouve bien au sein du côté décharné et volontairement épuré de l’exécution musicale. Seules quelques nappes de synthé font des apparitions discrètes (au début de "Archaic Wasteland" notamment). Du reste, le Black/Death/Doom de Dead Land Energy se résume bien à ses riffs dépouillés mais pas dénués d’intérêt.

Dead Land Energy présente donc 13 morceaux assez courts (3 minutes en moyenne), qui laissent la part belle aux compos simples et directes, accompagnées par un jeu de batterie facile mais très juste. Les riffs primitifs font leur petit effet, surtout lorsqu’ils sont assez rapides et du coup, plutôt incisifs ("Out of Control" qui ouvre l’album, "Humanjunk" assez rentre-dedans, "Hydrazine Plasma" plus death qui se finit par un excellent solo heavy). Mais HIDDEN nous propose aussi quelques parties plus travaillées, notamment au sein de l’enchaînement "Prehistoric Impact" - "No Purpose" avec ses guitares assez alambiquées par moments, et son jeu de basse assez entraînant. Mais malheureusement tout ne fonctionne pas à 100%, notamment les passages plus lents ou plus Doom qui ont du mal à prendre : "Dead Land Energy" et "Gone South" se traînent trop en longueur, les breaks de "Shorelines Pound" cassent les efforts de dynamique, et parfois trop de mid-tempo tue le mid-tempo ("Archaic Wasteland", "Enormous Hazardous"). Dans l’aspect strictement instrumental, le bilan final de Dead Land Energy est donc mitigé, mais un petit élément fait néanmoins la différence : les vocaux de l’invité au chant sur cet album, Imperial (KRIEG), toujours aussi prenants même si le ton général qu’il prend sur ce disque est assez sombre, moins halluciné que sur (l’excellent) Monument To Time End de TWILIGHT.

Sous son apparat assez basique, Dead Land Energy n’est pas un album bâclé ou expédié à la va-vite, loin s’en faut. L’effort pour développer une ambiance assez dépouillée est à saluer et je dois avouer avoir été assez surpris par cet album, qui recèle de parties assez accrocheuses. Un petit retour aux fondamentaux ne fait pas de mal de temps en temps, même si bien évidemment on a vite fait le tour de Dead Land Energy, qu’il faut bien avouer que cela ne va pas chercher très loin et qu’on sent le groupe gagnerait vraiment à s’axer un peu plus sur les parties plus recherchées (un morceau comme "Giganormous", avec des synthés psyché en fond, ouvre quand même quelques portes). Un album plutôt intéressant pour les mordus d’USBM ou ceux qui conchient la technique et les grosses prods (ici le son est sec mais convient parfaitement au style), et un disque assez sympathique (toutes proportions gardées, sinon c’est pas très true) une fois placé dans le bon contexte.


Rédigé par : ZeSnake | 14/20 | Nb de lectures : 12192