On a le public qu'on mérite. Avec un line-up comprenant le batteur de feu-PLEYMO, quoi qu'ils fassent, celui d'HEWITT ne pourra qu'être composé que de kikoos de 13 ans et demi ou d'attardés musicaux qui ont toujours la même discothèque depuis le naufrage de la Team Nowhere. Public qui trouvera forcément que ce groupe, "c'est du lourd", qu'il "envoie le bois", et autres qualificatifs prohibés par la ligue des abus de langages. Et il pourra difficilement en être autrement.

Parce que qui c'est que ça va faire bander, des quasi trentenaires qui repompent assez vulgairement ce qui se fait aux States depuis plus de dix ans? Le gros des marmots n'en auront rien à battre, puisqu'ils ne font pas du metalcore ou du deathcore et qu'ils pompent des groupes qui ont plus de 24 mois d'existence. Donc ne leur reste que le créneau des abonnés à Rock One qui ont moins de dix groupes taggés "metal" sur leur Ipod. Il faut bien être de ceux-là pour gober l'énorme pilule d'un groupe déjà has-been sans rien avoir été, dont seule la fiche promo fait passer un agréable moment:

"Avec son premier album, "Sacred Heart", Hewitt plonge au coeur du mal : salir le beau pour toucher au coeur, refléter la noirceur de pulsions incontrôlées.
Les racines de cet opus sent qui le souffre et la poussière sont à chercher du côté du métal rageur et primaire des emblématiques maîtres des 90's, tels que Pantera, Machine Head et Sepultura. Les 5 énergumènes ont cependant su saupoudrer leur rage caverneuse de quelques éclairs de modernité métal-core (American me, Lamb of God, As I Lay Lying). Brieuc et Victor (guitares) tranchent dans le vif avec des riffs des plus acérés, pendant que Fab (basse) et Fred (batterie) assomment l'auditeur de leurs frappes. Jay domine l'ensemble de sa voix d'écorché, sombre et inquiétante comme jamais."

Ca crie tellement "kikoo, je viens d'avoir mon bac L et je fais du name-dropping à l'aveugle grâce à wikipédia" que c'en est indécent. Parce qu'honnêtement, quand t'enclenches "Sacred Heart" après avoir lu ça, tu te demandes si c'est bien du même groupe que ça cause. Tout bonnement du 36 CRAZYFIST/EVERY TIME I DIE du pauvre, franchouillard à mort, vocalement désagréable, musicalement et mentalement anorexique, au vide planqué derrière un gros son typiquement néo-metalleux qui fait ressurgir les douloureux démons du frenchcore. En parlant de ça, ils auront du mal à se détacher de cette lourde étiquette post-Nowhere un peu triste en 2010 en reprenant le pauvre concept white trash redneck à barbe savamment négligée déjà entrevu chez Pleymo et le reste de la Team Nowhere voilà quelques années.

Je suis sûr que "Sacred Heart" a été composé avec l'enthousiasme de gars qui croyaient tenir un truc trop frais, alors qu'ils ne sont que les éboueurs de la décharge des riffs mis au rebut par les locomotives emo/rockin'hardcoreblahblah ricaines. Désolé pour les désillusions. Sensiblement dans le même créneau, tu ferais mieux de filer tes dollars à VERA CRUZ, au line-up pas tellement plus glorieux puisque constitué d'ex-WUNJO et MINIMUM SERIOUS, mais qui abattent leur boulot avec bien moins de prétention et bien plus d'envie.


Rédigé par : Crown_Me | 8/20 | Nb de lectures : 15092