Qui n'a pas entendu un jour cette phrase de sa maman, femme, copine, grand-mère, patronne, pute de quartier : " Oh mon dieu chéri !! Tu vas me faire le plaisir de me ranger ce BORDEL!" ?!! Oui, nous l'avons tous déjà entendu, et il est certain que le mec qui s'est occupé du mix et de l'enregistrement de HERO DESTROYED l'a entendu plus d'une fois.

HERO DESTROYED nous vient de Pittsburgh et nous livre son premier EP signé sur Relapse siouplaît. Avec à la batterie Neal Andrus, un ex Commit Suicide (qui était à la gratte dans le groupe, soit dit en passant), les jeunots s'illustrent dans un gros métal Mathcore, Noisecore rouleau-compresseur complètement déstructuré (enfin structuré dans sa déstructuration...) entre les débuts d'un Mastodon qui rencontrerait un Dillinger Escape Plan qui aurait sucé du The Red Chord.

C'est donc un album doux comme un gâteau aux piments rouges du Brésil que nous balance le groupe. Une déferlante de notes, de gros son ultra compact, de riffs saccadés, de solos épileptiques, de leads basse bourdonnante, de blast et plans de batterie aussi compréhensibles qu'un accent québécois. Et Tabernacle, malgré la prod impeccable... c'est le BORDEL !!
Partant sur des fusées sonores que sont "Cause For Cancer" et "Bloody Hand" ont s'attend un peu à ce que le combos calme le jeu par la suite histoire de souffler un peu... eh bien non, vous ne soufflerez pas, du moins pas avant d'avoir bouffé les 22min de ce "Hero Destroyed". Aucun répit, une avalanche de structures et de plans tous parfaitement exécutés par des musiciens aguerris mais qui finit vraiment par me les gonfler sévère. Contrairement à un Mastodon ou TDEP qui aèrent leur compos avec des passages mélodiques (même légers) ou des breaks qui permettent d'y voir plus clair, HERO DESTROYED fait dans le gros-œuvre... pas de compromis. Un peu comme si on taillait ses rosiers avec un engin CATERPILLAR !

Attention, cela ne veut pas dire que ce EP manque de finesse, bien au contraire il y a des passages fort intéressants, il faut juste les dénicher parmi le bordel général. Et quand vous aurez enfin digéré les redondances rythmiques en ayant bien décortiqué les structures, vous pourrez vous concentrer sur les douces vocalises de Pat MacNicholas. Un Pat qui braille sur toute la longueur, aussi linéaire qu'un rail de coke, efficace au début mais qui finit par être bien trop monotone et moins polyvalent qu'une guitare 2 cordes (celle de Max Cavalera si vous voulez). Au final, le bonhomme me rappelle trop mon chien Fluffy Ozzy Bonham (oui, je sais c'est un nom dur à porter) quand il voulait faire fuir les gitans qui passaient trop près de chez moi ; un aboiement violent et viril mais qui finit vraiment par casser les couilles quand il dure trop longtemps.

Outre le fait que j'ai eu l'impression qu'on me violait le cerveau pendant plus de 20 minutes, HERO DESTROYED lâche un EP intéressant pour tout ceux qui ne rangent jamais leur chambre (je pense à Crown_Me qui laisse toujours ses jouets traîner), mais qui s'avèrera aussi digeste qu'un lait chinois pour la plèbe.

Dans le bordélique puissant je lui préfèrerai SOILENT GREEN ou PIG DESTROYER, mais c'est à conseiller si vous ne vivez que pour votre profs de maths et CONVERGE, TDEP ou BURNT BY THE SUN.


Cover et artworks de l'album signé Orion Landau (Kiss, Slayer, Pentagram, Nile, High On Fire, Marilyn Manson...)


Rédigé par : Layne | 12('àç'è'àçè(/20 (pardon c'est le bordel) | Nb de lectures : 10612