Comme j'envie nos ancêtres qui se promenaient nus dans la nature. Outre tous les avantages octroyés par une insouciante vie au grand air et l'amusante et palpitante lutte quotidienne pour leur pitance, ils ne risquaient pas de se coincer la peau des couilles dans le pli du pantalon en s'asseyant à leur bureau ou dans leur voiture. La vie de l'homme moderne paraît parfois bien périlleuse à côté des facéties des anciens temps. Tiens, je vais me reprendre un Danacol pour fêter ça. J'en vois au fond qui se tamponne complètement de ma dissertation testiculaire. Pourtant, c'est ce que j'ai de mieux à vous offrir au moment d'aborder la chronique de Twilight Kingdom, sorti chez Twilight Vertrieb (le Danacol aussi, c'est toi light). Bon, allez, si vous insistez...

Pour résumer Heralder en quelques mots : groupe allemand, epic metal, premier album. Je pourrais m'arrêter ici et vous laisser savourer le désastre pressenti. Mais vous risqueriez d'espérer un miracle qui peut toujours survenir. Sauf que, comme dans les élections présidentielles, le miracle ne sera pas encore pour cette fois. Les 43 minutes de ce premier opus de Heralder sont même là pour rappeler combien il est pénible de connaitre Twilight Vertrieb. Décidément, il faut que je me méfie des labels allemands qui commencent par un T.

Après un premier titre assez tonique, Heralder enfonce les portes ouvertes habituelles du folk metal. Cette image me rappelle le jeu japonais de Takeshi Kitano dont on peut voir les images dans Menu W9. Heralder, c'est un peu ça : un petit japonais avec des grosses lunettes habillé avec des polos des années 80 qui se jette tête la première dans des portes. Il a beau faire tous les efforts du monde, on le voit mal arriver au bout de l'épreuve. Le groupe prend également soin d'être bien mollasson, profitant des douces vocalises des deux donzelles pour finir d'assoupir l'auditeur. Et pourtant ces deux chanteuses sont peut-être les meilleurs atouts du groupe. Parce qu'il y a aussi un chanteur. Et mazette, quel vocaliste d'exception...

Ils ont beau s'y être mis à huit, il a apparemment été impossible de museler le chanteur de salle de bain qui braille à côté des gammes pendant les dix compos. Il parvient même à faire trébucher ses deux camarades au doux chant. Les voix claires sont bien fausses dès que les vocalistes poussent un peu leurs organes respectifs dans les tours. Cet égosillement collectif a le don de gâcher immédiatement les thèmes mélodiques posés par le groupe et de mettre en avant les qualités lyriques d'un groupe comme Heidevolk. Je vous conseille "Queen of Snowfall" sur le MySpace, un monument au bon goût qui devrait vous donner une idée rapidement. C'est fou comme la plus-value de ce chanteur se ressent dès les premiers instants de son intervention. Si jamais vous craignez de ne plus parvenir à vous concentrer sur la musique pendant ce concours du cri du cochon, je vous rassure; vous ne perdez pas grand-chose.

Bon, encore un album de folk metal miteux. Cet acharnement au néant poursuivi par certains labels a le don de me laisser sur le cul. Tiens, je vais monter un jeu télé "Prince de Lu Castle" dont les épreuves consisteront à se taper jusqu'au bout des albums de la trempe de celui de Heralder tout en se faisant tirer sur la gueule des gâteaux géants en polystyrène. Les Japonais ne sont pas près de me le prendre mon château!


Rédigé par : Prince de Lu | 07/20 | Nb de lectures : 10433