La backcover du promo est assez amusante et évocatrice : quatre gugusses avec treillis militaires, sweats à capuche, peu de cheveux et le sourire au fond du slibard, le tout avec casquette, regard bovin et une gestuelle « j’en ai des corones, môâ » de la part du bad guy du centre… Encore un CD qui ne va pas traiter de l’idylle naissante entre Ryan, petit emocoreux du Texas et Heather dans une chambre à la lumière tamisée dont la chaîne stéréo diffuse les douces mélodies de Something Corporate !

Originaire de Las Vegas (Nevada), Hemlock débarque sur le vieux continent avec son premier disque « Bleed The Dream » et franchement, les gars, vous n’étiez pas obligés ! Ce qui est douloureux avec Hemlock, c’est que l’on s’ennuie. Je dirais même que l’on s’emmerde grave. Non, encore mieux, on se fait chier à un tel point que l’on se demande quel est le sadique qui remonte l’heure à chaque fois qu’une minute passe. Pire qu’un cours de philo !

Dans le registre du metal hardcore, je suis plus qu’indulgent (même All Hell Breaks Loose, 100 Demons et Settle The Score ont cours dans ma Cdthèque, c’est dire !) mais ce « Bleed The Dream » n’est qu’un ramassis de tout ce qu’il y a de fait, refait et rerefait auparavant. Le hardcore n’est pas à proprement parler l’allégorie de l’Evolution avec un grand E mais refaire quelque qui était déjà moyen auparavant en moins bon, ce n’est pas se moquer du monde ?

Si en ce moment Hatebreed fait du sous Hatebreed, Hemlock doit être encore plus bas. Les riffs n’ont rien d’originaux, la platitude des compositions transpire à chaque instant et tout sonne cliché. Chacun des titres est aussi naze que le précédent, seul le titre « Weakman suicide » vient un peu égayer le tableau. Si seulement Hemlock faisait du metal hardcore cliché, cela passerait « à peu près » (j’ai bien dit « à peu près »), mais le combo de Las Vegas a incorporé des plans mélodiques totalement inadaptés. Prenez « The Platinium Lie », le troisième titre par exemple. Qu’est-ce qu’il y a de plus cliché qu’un refrain en chant clair au beau milieu de couplets brutaux ? La même chose mais en plus naze. Hemlock semble avoir trois trains de retard sur tout le monde. Non seulement, leur musique est mauvaise mais en plus, ils copient des plans, des mélodies et des mosh parts qui étaient nazes il y a quelques années…
Le son pas forcément exceptionnel (notamment les guitares un poil trop en retrait et manquant de patate) n’aide pas les tough guys du Nevada à décoller de leur médiocrité.

Une sortie sans aucun intérêt donc. Revoyez votre copie, Messieurs de Hemlock, car vous risquez bien de vous enfoncer dans vos propres clichés.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 05/20 | Nb de lectures : 10212