Helstar fait partie de ces nombreux groupes de power-metal américains de la fin des années 80 dont le souvenir a été longtemps chéri par nos seuls voisins teutons ou grecs, des années après un split survenu dans l’indifférence générale dans le milieu des années 90. Mais Helstar, c’est surtout le chanteur James Rivera, personnage au caractère visiblement volatile vu le nombre élevé de groupes dans lequel il a fait des passages plus ou moins éclair depuis dix ans (Destiny’s End, Sweven Witches, Vicious Rumors etc.) Comme jadis Warrel Dane de Nevermore lorsqu’il chantait avec Sanctuary, ce Texan est un fidèle disciple de Rob Halford de Judas Priest dont il reproduit le falsetto strident, tout en y ajoutant une touche personnelle plus sombre et agressive.

Après une première varie/fausse reformation sous le nom de Distant Thunder en 2003, les quatre cinquièmes du line-up de "Remnants Of War" (1986), plus le batteur Russel De Leon arrivé en 1994, ont décidé de remettre le couvert l’année dernière. Et même si certains ont franchement moins de cheveux sur le haut du crâne et/ou pris quelques kilos, la bonne remise en forme que fut la compilation "Sins Of The Past" (11 vieux titres réenregistrés plus deux nouveaux) a prouvé que ces vieux croûtons en avaient encore dans la barillet. Malgré sa pochette peut-être plus adaptée au jeu vidéo Diablo qu’à un bon vieux skeud de metal, The King Of Hell se la joue finaud. Bien conscient de qui est la ‘star’ du lot, tout ce beau monde a fait en sorte que ces neuf nouveaux morceaux mettent surtout en valeur Mr Rivera tout en véhiculant une atmosphère bien ‘dark’ pas très éloignée de celle qui régnait sur leur chef-d’œuvre "Nosferatu" (1989), quitte à zapper les moments de bravoure guitaristiques, les rythmiques quasi-thrash prenant parfois un peu trop toute la place au détriment des solos. Par contre, cette agressivité de morfal, ajoutée son côté très compact de l’ensemble, en font, de loin, l’album le plus ‘méchant’ de leur discographie. D’ailleurs, le doublé « Caress Of The Dead » (dont une première version se trouvait déjà sur Sins Of The Past) et « Pain Will Be Thy Name » vaut à lui seul son poids en ceinture à clous, tout comme le final tout en crescendo du titre final « Garden Of Temptation » où une jeune donzelle vient discrètement vocaliser aux côtés de Rivera.

Alors certes, et justement assez proche de Sanctuary sur le plan musical, Helstar fait dans le old-school pur jus. Pas sûr donc que les moins de trente ans accrochent à leur vision assez orthodoxe de ce qu’est le power-metal. Mais armé avec cette mise en place sans tâche typiquement américaine, d’une production bien massive et surtout d’un chanteur de classe internationale, "King Of Hell" en impose naturellement, sans bling-bling ni ex-top model italienne.


Rédigé par : Olivier ‘Zoltar’ Badin | 15/20 | Nb de lectures : 10963