Je vais avoir l’air de radoter mais fuck, tant pis, je le répète pour la 675ème fois: HELSTAR et surtout son chanteur James Rivera sont les grands oubliés de la scène thrash/power US. D’accord, ils ont splitté pendant douze ans et lorsque le groupe daigne se délocaliser momentanément pour quelques concerts en Europe, c’est comme par hasard toujours seulement chez nos voisins teutons et pour des festivals très ‘Retour Vers Le Futur’ style le ‘Keep It True’. Mais niquedouille, entre ‘King Of Hell’ il y a deux ans, la réédition de leur troisième (‘A Distant’s Thunder’) et quatrième album (‘Nosferatu’) sur un beau double digipack au printemps dernier et ce donc nouvel album, on ne peut pas vraiment dire que ces quadragénaires bien tassés se laissent tranquillement pousser le muscle Kro au soleil de leur Texas natal. Mais voilà, il en est ainsi dans le joli monde du métal et mon petit doigt me dit que ‘Glory Of Chaos’ ne fera pas faire avancer le schmilblick d’un centimètre…

Le pire est que le tout est pourtant un cran au-dessus du déjà réussi ‘King Of Hell’. Déjà parce que Rivera continue de brailler toujours aussi bien, quelque part entre les glissades suraiguës Rob Halford et la gorge râpée de Chuck Billy. Et ensuite parce que contrairement à ses contemporains, HELSTAR ne cesse de se durcir avec l’âge : jamais le groupe n’a sonné aussi thrash (« Pandemonium » aurait pu finir sur le dernier TESTAMENT), quand ce n’est pas carrément techno-thrash (« Monarch Of Bloodshed ») et tous les textes de ce septième et franchement méchant album ne parle que de démons, de guerres et de tueries sauvages ! Le bémol est que justement la démonstration technique est si impressionnante que l’écriture en contrepartie en a pris un petit coup dans les dents et que l'on finit peut-être plus par retenir le côté acéré et vicieux des guitares que les riffs qu’elles tricotent. D’ailleurs, la différence se fait sentir avec les deux reprises – pas franchement utiles car beaucoup trop calquées sur les versions originales – placées en fin de parcours en guise de bonus, « Heavy-Metal Thunder » de SAXON et « Animal Magnetism » de SCORPIONS.

Reste que HELSTAR reste l’un des plus beaux exemples encore aujourd’hui en 2010 de ce type de power/thrash métal caréné comme un véhicule de compétition et si typiquement américain que seule la récente annonce de la reformation surprise de SANCTUARY me semble pour l’instant en mesure de rivaliser.


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 15/20 | Nb de lectures : 12941