HELMUT - XI IX XI (Heimathome) - 09/02/2012 @ 08h26
Je connaissais un gars au lycée qui s'appelait Helmut et qui était un skater un peu cinglé. Inévitablement, lorsque j'ai vu ce "XI IX XI" avec une track list pourvue de noms aussi improbable que "Divine Kebab", "Karl Lagerfeld" et "Chicken Brain" je me suis dit que je tenais là un groupe bien gravos ! Sans œuvrer dans le Cyco Core, on voit rapidement que HELMUT n'a pas envie de jouer selon les règles !

Après un premier album, "12", les Suisses de Genève nous reviennent donc avec un album chargé jusqu'à la gueule de riffs grassouillets sentant la bière et le whisky. Si les influences rock/blues sont aussi évidentes que leur goût pour le Southern Metal et le stoner, on reste dubitatif face aux directions musicales qu'emprunte parfois le combo.
Le premier titre « A decade of lost Freedom » démarre comme un bœuf de blues auquel on aurait ajouté une cithare. Les musiciens apparaissent solides et les clins d'œil aux stars du rock font plaisir à entendre.
Dès le deuxième titre, l'ambiance change et après un premier riff rappelant BLACK LABEL SOCIETY un chant typé death metal avec cris et grognements d'homme des cavernes retentit. Plus loin dans le titre, une fulgurante déflagration de double pédale créera une atmosphère « Death Old School » que n'aurait pas reniée un DEICIDE de la grande époque !
Du chant clair se fera entendre à de nombreux moments dans l'album mais quand une forme de cohérence stylistique pointe le bout de son nez, le groupe se lance dans une pirouette périlleuse et prend tout le monde à contre-pied.
Le solo de « Divine Kebab » par exemple me fait grave penser à ce que faisait Meshuggah sur son premier album. Et c'est là qu'on se dit qu'il y a quelque chose de sacrément couillu à vouloir faire cohabiter dans la même pièce Billy Gibons, Fredrik Thordendal, Ravi Shankar et Kirk Windstein.
Il vous faudra de nombreuses écoutes pour comprendre et faire le tour de ce " XI IX XI  ". Car en plus de la musique qui fait sa biatch en allant coucher à droite à gauche, le groupe se balance entre le sérieux de certaines mises en place, la déconne présente dans de nombreux titres (comme sur le fumant "Karl Lagerfeld") et le royal irrespect des conventions dont ils font preuve à de nombreux moments. Ce côté "Je m'en foutiste" donne lieu à des moments d'anthologie comme le superbe "Colson Blues" qui démarre gentiment avant de faire une grave crise de démence et de décompenser juste sous nos yeux.

HELMUT a toutes les qualités des bons combos : des musiciens aguerris sachant de quoi ils parlent, un chanteur pouvant faire le grand écart entre le death et le stoner, une imagination débridée et une volonté de faire tout ce qui leur passe par la tête. Le seul problème, vous vous en doutez, c'est ce manque d'unité où on a un peu l'impression que toutes les psychoses du groupe apparaissent de manière anarchique sans que personne ne les contrôle vraiment. Du coup, certaines chansons manquent leur cible, même quand on les connaît bien. HELMUT passe tout près du très bon album et loupe le centre de la cible de pas grand-chose.
Car avec un son concocté par le grand Laurentx (qui a, bien sûr, bossé avec Gojira et Psykup) l'impact des hits que sont "Colson Blues" et "The Road To Pokhora" sont bien réels croyez-moi !
Décousu et bordélique mais à essayer ne serait-ce que pour les deux chansons précités... et pour la très jolie pochette !


Rédigé par : Pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 11478




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