Le début des années 2000 a vu la renaissance de deux des plus belles machines à riffs que les années 90 avaient générées. C'est tout d'abord Prong et son leader Tommy Victor qui réapparut sur le devant de la scène avec un disque live suivi d'un album studio remarquable qui n'a malheureusement convaincu tout le monde.
C'est en 2004, que le guitariste Page Hamilton prit la décision de suicider son nouveau projet Gandhi pour répondre à des sollicitations insistantes et reformer Helmet en s'entourant d'un line-up séduisant composé notamment du batteur John Tempesta (Rob Zombie, Testament) et du bassiste Frank Bello (Anthrax).

Je n'ai malheureusement pas pu entendre une note de l'album qui suivit ("Size Matters"), ce dernier n'étant pas sorti en Europe mais étant décrit comme un disque axé sur les mélodies, contenant de titres majoritairement composés pour son nouveau projet Gandhi... "Size Matters" n'a pas convaincu tout le monde, à commencer par la major Interscope qui a vite décidé de lâcher le groupe, après avoir tout fait pour le voir renaître !

Pour "Monochrome", Page Hamilton semble s'être décidé à renouer avec ses origines et les débuts d'Helmet, souhaitant peut-être enfin satisfaire ses fans les plus vieux qui voient toujours en "Strap it on" et "Meantime" des monuments sonores inégalés. Hamilton a ainsi fait appel à Wharton Tiers qui avait coproduit les 2 premiers disques du groupe au début des 90's. On retrouve ainsi par exemple le son de caisse claire si claquant qui caractérisait le style du groupe autant que les riffs répétitifs de Page Hamilton.

"Monochrome" peut ainsi faire naître l’illusion que le véritable Helmet est de retour, ce n'est malheureusement pas le cas. L'inspiration manque singulièrement sur ce disque qui tente avec maladresse de singer ses premières oeuvres avec des rythmiques banales ou des solos bruitistes sans âme sentant l'improvisation bâclée. De la même façon, le chant crié de Page Hamilton est totalement raté, sa voix n'ayant ni force ni charisme, le pire étant atteint lorsque les riffs de certains titres de "Meantime" ("FBLA II" plus précisément) sont resservis comme sur la chanson au titre finalement bien ironique "Brand New".

La mise est sauvée sur les compos plus mélodiques dans la veine de certains titres d'"Aftertaste", le souci reste pourtant que ces morceaux manquent de saveur et de sincérité. Vous trouverez sûrement des fans aveugles incapables d'admettre qu’Helmet ne ressemble plus à grand-chose. Page Hamilton se retrouve aujourd'hui bêtement prisonnier du jouet qu'il n'avait pas vraiment voulu remettre en marche. Le problème est peut-être que les piles qui l'alimentent ne sont pas les mêmes que celle qui faisaient son succés à l'époque, ces accumulateurs se nommaient Henry Bogdan, Peter Mengede et John Stanier.


Rédigé par : VsGreg | 10/20 | Nb de lectures : 13683