HELL-BORN - Hellblast (Pagan/Conquer) - 07/10/2001 @ 19h08
Bouh qu’ils sont vilains nos trois petits Polonais de Hell-Born avec leurs poses plus-evil-tu-meurs et leur touche maquillage style j’ai pas dormi depuis ma naissance ! Juste ce qu’il faut pour faire un pur groupe de vrais blackeux bien antipathiques en fait. Lorsqu’on est devant un tel livret reniflant le déjà-goûté/vomi/remâché (+ limite ridicule) à 666 kilomètres, que peut-on attendre de la musique correspondante ? Exact, du cliché à ramasser à la pelleteuse. Oh, rien de médiocre remarquez, juste que plusieurs semi-remorques de groupes se sont adonnés à la même chose ces dix dernières années, certains avec davantage de bonheur, en particulier les compatriotes de Behemoth sur leurs deux dernières galettes en date. Et le premier assaut de « Hellblast » a beau s’ouvrir sur la formule chère à Satyricon « This is Armageddon », on reste assez loin de la sphère qualitative où se balade « Nemesis Divina »...

De bout en bout des 46 minutes de ce CD - au titre et à la couverture en parfaite osmose avec la rayonnance étrécie du look des musiciens - le trio assène sans goût apparent pour la variation une orgie de rythmiques black emportées teintées de tendances death appuyées, que ce soit dans le chant (profond et avec effet), quelques solos (trop insipides, dommage) ou les riffs, plombés comme un sanglier le jour de l’ouverture de la chasse. A bien y réfléchir Hell-Born conduit sa barque avec aptitude pour ce qui est des critères du style, car la violence qui se décharge de tous les titres sans exception pourra sans problème convaincre les assidus, jusqu’à leur souffler la tête grâce à une production étonnamment opérante. Cela dit la densité des sorties actuelles appelle certaines exigences que « Hellblast » ne satisfait pas totalement, pas assez pour prétendre émerger du lot en tout cas. Et ceci par manque de personnalité distinctive, par absence quasi-totale de virages dans les compos, par aversion pour la mélodie - d’accord ce n’est pas toujours essentiel, mais là les guitares sont vraiment, à peu d’exceptions près, encastrées dans un couloir de tonalités excessivement étroit.

En fait Hell-Born c’est un peu comme une choucroute : ça ne peut pas réellement être mauvais, mais s’il manque de la garniture on se contente d’enfourner sans que la saveur reste gravée dans le palais - en l’occurrence dans les oreilles. Mais comme je ne suis pas un technicien de la gastronomie alsacienne (sorry boss...), Hell-Born devra au final se contenter d’une moyenne difficilement significative.




Rédigé par : Uriel | 5/10 | Nb de lectures : 6352




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