Les vieux amants, c’est toujours toute une histoire. Moi et L.O.N c’est une relation qui dure depuis fort longtemps maintenant. Malheureusement, il arrive un temps où le charme des premiers élans fait place à l’usure du morne quotidien. A ce stade, il arrive même qu’un des conjoints fassent des infidélités.
Il se trouve que ce satané polonais armé de sa hache tel un Striborg en rut, a réussi à concevoir un album dans mon dos sans que je m’en rende compte, moi qui était d’une fidélité exemplaire. Il a profité de son départ de chez Pulverised pour larguer vite fait un opus chez Ritual Execution Productions dont la naissance est passée complètement inaperçue. A peine quelques mois plus tard, le lapin des forêts polonaises revient chez ses compatriotes de Pagan Records pour exposer au plus grand nombre son nouveau chiard.
De plus en plus prolifique le père L.O.N !!!
Trop peut-être…

Quoi de neuf chez mon païen polonais préféré ? J’ai envie de dire rien, absolument rien ou alors très peu ! On retrouve ce style si particulier composé de rythmiques martiales et de mélodies lancinantes agrémentées d’orchestrations folkloriques lorgnant fortement vers le symphonique épique. L’auditeur habitué aux assauts discographiques de l’animal ne risque pas un choc anaphylactique à l’écoute de ce "Kry". Non seulement la recette reste inchangée, mais de surcroît les mélodies paraîtront bien familières. On a véritablement le sentiment d’avoir déjà entendu ça auparavant à un tel point que cela en devient véritablement gênant !

Certes l’ensemble donne toujours une irrésistible envie de partir guerroyer à coup de hache et d’écraser les têtes adverses de ses bottes, mais avec ses six titres et sa petite demi-heure, l’album ressemble furieusement à un vieux plat réchauffé composé de chutes de précédents albums. Un album de plus dans la discographie pléthorique du maître d’œuvre. Malgré sa courte durée, il a réussi l’exploit de rendre l’ensemble redondant. Les morceaux s’enchaînant les uns aux autres sans que l’auditeur ne puissent noter de différences flagrantes.

Malgré ma lassitude, j’aperçois bien quelques changements qui apparaîtront ridicules mais durant une relation de longue date, les détails prennent une importance inimaginable. Ainsi, je fus ému en relevant quelques accélérations blastées qui ne sont point habituellement la pitance du bonhomme.
De même, la surprise advint par une plus nette présence des orchestrations se révélant prédominantes par rapport aux autres instruments. Pas forcément un mal puisque les riffs on les a déjà entendus et que l’on commence un tantinet à fatiguer. Il y a même de sympathiques coups de violons véhéments qui réussissent l’exploit de dynamiser cet ensemble fort convenu. Mis à part ces légères variations qui ne manqueront pas de faire monter la fièvre chez les exégètes du personnage, rien ne viendra perturber cette sensation d’immuable et de routine qui sclérose dorénavant le projet.


Certes ce n’est pas si mal fichu et c’est même plutôt écoutable par rapport à une multitude de saloperies qui traînent chez nos dealers mais en toute franchise j’ai atteint le point de non-retour concernant L.O.N. J’avais déjà trouvé le Neoheresy un cran en dessous mais je croyais y voir des amorces d’ouverture vers un ailleurs or il n’en est rien. Le Polonais continue sans ne serait-ce qu’une légère remise en question. L’amateur que je suis a rendu les armes devant ce niveau d’auto-clonage. Maintenant, si vous êtes profanes en la matière, cet album pourra vous charmer mais si vous voulez vraiment découvrir le personnage, je vous incite à vous pencher sur son passé où toutes ces mélodies avaient encore à peu près le goût de la nouveauté.

C’est moche les séparations… Dommage…




Rédigé par : Dark Rabbit | 09,5/20 | Nb de lectures : 11543