Bonne surprise que cet album des death rockers de Helltrain. Les membres du groupe (ils sont trois) ont fait table rase de leur passé plutôt chargé, jugez plutôt : Scheitan, The Everdawn, Gates Of Ishtar, Defleshed, Battlelust, The Moaning, Raised Fist. Tout ceci est relégué bien loin au profit d’un mélange de chant death et de riffs foutrement rock voire légèrement punk qui sont une invitation à l’éclate totale. Comme le laisse suggérer la pochette, l’album débute sur les chapeaux roues par un titre direct et hyper entraînant. On s’imagine aisément sauter partout en hurlant dans l’appart sur les hymnes que sont «Route 666 » ou « the helltrain coven», n’arrêtant la transe qu’après avoir donné des coups de tête contre tous les murs (et le plafond pour les plus sautillants de nous tous). Ces gars là n’en font pas des tonnes, une batterie binaire comme assise rythmique, des riffs simples mais entraînants avec un son légèrement crade mais on ne peut plus approprié, un refrain entêtant et un orgue hammond vicieux qui apporte la petite mélodie à la fois légère et assassine. C’est simple, carré, efficace, en un mot : rock. Le premier titre me fait penser à l’esprit andrew w k : du rock sans prise de tête, à la fois couillu et festif. C’est comme ça sur les quatre premiers morceaux qui envoient tous une bonne dose d’énergie. Le chant enragé sent bon la bière et la testostérone, c’est qu’il en faut pour se lancer sur la route 666. Le problème c’est qu’au fur et à mesure qu’on progresse sur la route maudite on a forcément moins l’envie de rire. Du coup le synthé « si léger comme un flocon sur ton nez » qui faisait le charme des premiers titres s’estompe un petit peu, c’est dommage car il apportait vraiment le côté fun. Les morceaux suivants, aussi bons soient ils ont cette petite étincelle en moins, il n’en reste pas moins du bon groove à la sauce death rock, qui dépote sévère. Helltrain utilise une vieille recette qui a fait ses preuves mais qui marche toujours autant. A l’instar d’un motorhead sous acide il vous fait irrémédiablement taper du pied que ce soit par l’intermédiaire de soli rock aussi jouissifs que simples « tombstone » ou par la présence d’une basse saturée « kingsize ». Le groupe nous offre même un dernier titre sobrement intitulé « Helltrain » sur lequel souffle comme un petit air de nostalgie : c’est déjà fini, on a fait un bout de chemin ensemble sur la route 666, maintenant on se sépare et chacun prend sa route son côté.
Là ou The black league choisit l’ambiance bar enfumé avec son death rock mid tempo, Helltrain opte pour celle cheveux au vent sur la harley (ou dans la décapotable). La seule prétention d’Helltrain est de vous obliger à vous lever du canapé, enfourcher n’importe quel engin motorisé et à foncer droit devant avec un sourire béat sur la figure (et les moustiques collés sur les dents).


Rédigé par : dark tranquilou | 15.5/20 | Nb de lectures : 9183