2013 voit Helloween fêter son 30ème anniversaire ; et force est de constater que le groupe se porte encore très bien puisqu'il publie en ce début d'année son 14ème album studio, « Straight out of Hell ». Un album dont le nombre de titres est le même que le précédent et sa durée totale à quelques secondes près, identique ; Helloween reviendrait-il donc avec un « 7 Sinners bis » ? Je serais tenté de répondre par la négation, même si il faut bien dire que nos allemands appliquent la même recette que sur ces précédents efforts, et vont même jusqu'à placer certains type de titres au même endroit d'un album à l'autre (la ballade en 7ème position, le titre un peu plus léger et fun en 10ème...). Avant de rentrer dans le vif du sujet, je placerais un petit mot sur la production, qui sied plutôt bien au Helloween d'aujourd'hui ; la basse est toutefois peut être un poil trop en retrait dans le mixage, au profit des parties de double grosse caisses.

Si « 7 Sinners » était un album très sombre et parfois violent, « Straight Out of Hell » revient à des ambiances et des textes un peu moins noir. Plus globalement, l'entame sur les 7 minutes de « Nabatea » nous change assez radicalement du début de 7 Sinners et même de Gambling with the Devil. La plus longue pièce de « Straight out of Hell » n'est en effet pas aussi brutale qu'un 'Kill It' et, en même temps plus réussie que la bizarre 'Where the Sinners Go'. On apprécie grandement ce démarrage assez travaillé, au refrain immédiat et à la section rythmique ébouriffante. « Straight out of Hell » n'est malheureusement pas aussi bon sur toute sa longueur et commence à s'effriter la 5ème piste passée. Je n'ai pas grand chose à reprocher au premier gros tiers de l'album, globalement composé de titres rapides (ou tout du moins assez enjoués) et bien efficaces. Mention à « World of War » en retenu sur ces couplets, avant que Dani Löble ne dégomme tout et permette à Andi Deris de se lâcher et exploser littéralement au moment du refrain, s’époumonant avec intensité (c'est d'ailleurs pas gagné pour le reproduire en concert). « Burning Sun » est aussi un des bons moments à retenir grâce à ces harmonies signées Weikath/Gerstner, complémentaires et parfaits exécutants, combinant comme ils savent si bien le faire (et Weikath, ça va faire 30 ans), mélodie et rapidité ; on sent toutefois que la voix de Deris se dégrade progressivement, et du coup l'apport de chœurs sur le refrain est fort bienvenu. Par contre, je ne m'attarderais pas sur le passable et bateau « Live Now », un peu trop gentillet et archi convenu à mon goût.

Par la suite, le groupe se montre plus irrégulier et ne nous épargne pas les moments un peu faibles (qui a dit de 'remplissage' ?) ; telle la ballade « Hold me in your Arms », conventionnelle à tout les étages, sans être une daubasse infâme (l'apport de quelques sonorités orchestrales et un refrain sincère lui sauvent la peau). Le très décalé « Asshole » est lui à 2 doigts du pathétique. Ok, ça change un peu le ton et l'ambiance du disque, mais Helloween a fait des morceaux plus funs et réussis par le passé (et pas besoin de remonter aux Keepers quand je dis ça). « Wanna Be God » porté par ce qui semble être des percussions tribales, - et même si elle n'a rien de grandiose -, se laisse écouter grâce à sa courte durée et à la prestation de Andi Deris, bien convaincante. Pas besoin de beaucoup s'attarder non plus sur « Waiting for the Thunder », piste très accessible et pas bien méchante. Le titre éponyme (et son approche aussi gentille), « Far from the Stars » (un autre tempo bien rapide) ou encore « Make Fire Catch the Fly », sont toutes du Helloween pur jus, et je noterais juste que la dernière citée, possède un refrain qui me rappelle assez clairement celui de « Black Diamond » de Stratovarius ; un peu dommage car le reste du titre vaut le coup d'être entendu (notamment la bonne complicité guitares/ clavier). Qu'ajouter de plus ?

Helloween est aussi assez constant pour clore ses albums avec un morceau au dessus de la moyenne ; l'heureux élu se nomme « Church Breaks Down » et si pour moi il n'atteint pas l'excellence d'un 'Heaven Tells no Lies', permet d'achever de belle manière un bon opus de la part d'un combo qui n'a absolument plus rien à prouver. Alors certes, comme son prédécesseur, « Straight out of Hell » n'est peut être pas un excellent album, mais si ce n'est quelques titres un peu en deçà, il y' a encore de très beaux restes chez les teutons, aujourd'hui encore une valeur sûre du heavy/speed metal mondial.




Rédigé par : gardian666 | 15,5/20 | Nb de lectures : 15044