"Strijdkracht" est le premier effort de HELLEBAARD, jeune groupe néérlandais qui vient nous conter le passé glorieux de ses ancêtres à travers divers contes tournant autour des valeurs du paganisme et d’une musique se prêtant assez bien à ce jeu là : le pagan/viking metal, en gros. D’entrée on nous colle à une ambiance païenne et traditionnelle des pays du Nord : une cornemuse - et autres - (n’étant pas fan desdites musiques traditionnelles, je ne vous ferai pas le listing détaillé des instruments peu courants dans le monde du metal, mais ils sont présents) ainsi que du synthé reprennent en guise d’intro une ballade plutôt connue. Enfin, je pense bien qu’elle l’est, ou elle tend à s’en rapprocher. Bref, je ne peux vous filer plus d’informations concernant cette intro, rien n’est indiqué, mais sachez qu’elle vous rappellera bien vite « un truc connu » ; poursuivons. On se trouve face à un climat épique plutôt agréable qui n’est pas sans rappeller un grand nom : GRAVELAND. Le son est tout de même plus brouillon que chez ces derniers et la musique pas moins différente. HELLEBAARD, bien que jouant une musique plutôt mid-tempo où prime l’ambiance, n’hésite pas à accéler le rythme et à nous sortir quelques solos qu’on n’attendait pas. Les hollandais ne se contentent donc pas d’être un clone de GRAVELAND période « Immortal Pride »/ « Following the Voice of Blood », quelques ingrédients sont ajoutés ça et là, histoire de se conférer une identité propre. Les guitares et la basse sont bien plus présentes, les voix sont moins haineuses – on a même droit à des voix claires – (le concept du groupe étant basé autour d’histoires médiévales, la narration est importante). Les claviers par contre regorgent de similitudes avec les polonais. Les morceaux alternent entre une ambiance plutôt mélancolique, grâce à l’utilisation distinguée des claviers précédemments cités, et l’instauration d’un cadre guerrier, à l’aide de la batterie et de guitares soutenues qui prennent l’ascendant sur les autres instruments. Les riffs sont d’ailleurs assez bons, comme sur le morceau éponyme, « Wodan's Lof Gewijden » ou encore sur « Weidevolk » (quelle plaie cette langue hollandaise…). Les morceaux entièrement symphoniques comme « Roode Dageraad » et « Een Bitter End » (celui-ci reprend l’intro de l’album) sont de la même étoffe.
Les minutes défilent et pourtant aucune impression de lassitude, les quelques 50 minutes ne se font pas sentir tant le travail fourni est de qualité. Pour autant, nous ne sommes pas face à un chef d’œuvre. « Strijdkracht » pêche face à la concurrence et ne fera peut-être que pâle figure dans votre discographie, cela dit, l’ensemble fourni est bon et le groupe a réussi à retranscrire une musique telle qu’on pourrait la lire dans les lyrics (si vous savez lire le hollandais, évidemment), ce qui mérite d’être noté.
J’ai vu pire comme première entreprise pour un jeune groupe.
Quelques extraits sont dispos sur le site officiel du groupe que vous trouverez ci-dessous.


Rédigé par : Belial | 12.5/20 | Nb de lectures : 9215