Ce dernier album de nos compatriotes des HELLBATS arrive bien tard dans nos colonnes, c’est vrai. Mais ça n’était pas une raison suffisante pour passer outre cette sortie ô combien réjouissante, que bon nombre de métalleux ne renieront pas.

Longtemps catalogué psycho/horror punk, le combo s’est aujourd’hui largement affranchi de ces étiquettes et a décidé d’assumer à fond ses larges influences, du hardcore au thrash en passant par le heavy ! L’imagerie employée reste fidèle au genre (si les MISFITS ou les CRAMPS, pour ne citer que les plus connus, vous disent quelque chose…), mais la musique sonne résolument plus métal. Le riff se veut heavy et les soli franchement rock. Heavy rockers II en est la parfaite illustration en incarnant le pendant métallique du Heavy rockers présent sur le précédent disque Dark ‘n’ mighty qui, lui, répondait davantage à l’appellation psychobilly (contrebasse et groove 60’s, pour les non initiés). L’arrivée d’une basse en lieu et place de la cultissime contrebasse joue un rôle prépondérant dans ce changement (même si cela s’est produit de manière tragique, avec la disparition du contrebassiste d’alors, Nick Eleck, en juillet 2006. L’album lui est dédié…)

Finalement, pour qualifier la musique des HELLBATS aujourd’hui, rien de mieux que cette citation du groupe : « une musique sombre, dure, rythmée et contemporaine… un rock pur et frontal, agrémenté de solos ravageurs et de refrains accrocheurs… une musique qui baigne dans une atmosphère poisseuse et un univers graphique qui lorgne sur la culture bis qu’ils affectionnent tant (horror movies, comics…) ». Tout est dit !

La métamorphose est impressionnante et nécessitait une production solide. C’est ici le cas. Elle est crue et puissante. Voilà qui convient parfaitement aux HELLBATS et leur permet de distiller cette ambiance tout aussi malsaine… que festive. Ce dernier point est essentiellement défini par une omniprésence des mélodies insidieuses. Si vous connaissez TURBONEGRO, vous comprendrez peut-être mieux là où je veux en venir… D’ailleurs, un titre comme Black mamba, the king cobra confirme complètement cette influence et aurait assurément pu figurer au répertoire des leaders autoproclamés du deathpunk.

Même si, sur le papier, les HELLBATS ont de sérieux atouts pour satisfaire les fans des MISFITS, CALABRESE ou autres THE CRIMSON GHOSTS, je les conseillerais vivement aux fans de métal qui ont envie de faire une petite incursion en territoire punk/hardcore mélodique sans dévier trop de leurs racines.

Un excellent album aux frontières de plusieurs genres mais qui, au final, dépote comme il faut. On ne lui en demande pas plus…


Rédigé par : Sentenced | 15/20 | Nb de lectures : 11135