HELFAHRT - Drifa (Trollzorn/Underclass) - 23/07/2010 @ 08h53
Les suppôts de l'Enfer vont-ils réussir à nous faire péter un album du feu de Dieu? C'est bien tout ce qu'on peut souhaiter à la formation teutonne Helfahrt qui fut à mes oreilles, avant l'intégration de Nydvind et Bran Barr, le fer de lance du catalogue Trollzorn. Helfahrt a placé sur les étals son second album Wiedergang en 2008, après Sturmgewalt en 2006. De manière très métronomique, le combo propose donc une nouvelle production deux ans plus tard.

Dans la lignée de son premier album, Helfahrt officie toujours dans un black/pagan dont les Allemands ont le secret. Entre cavalcades mélodiques et parties aux accords plaqués avec fougue, l'auditeur peut se laisser porter sereinement par un opus efficace. Helfahrt prend largement son temps, comme le démontre l'entrée en matière, "Wind", qui nous imprègne lentement d'humus à coups d'accords plaqués. Si le riff principal s'avère un peu monotone après sept minutes, les variations sont accrocheuses et les choses sérieuses commencent ensuite, avec des titres énergiques comme on en attend.

Le défaut de la cuirasse viendra potentiellement d'un manque flagrant de fraîcheur par rapport à ses contemporains. Helfahrt joue, à peu de choses près, les mêmes riffs que ses compatriotes ancrés dans le même style. Là où un Helrunar parvient à imprimer sa marque par une succession de rythmiques assassines, son proche voisin alphabétique se cantonne souvent à des enchaînements moins lumineux, voire à des thèmes bien moins exaltants. Et ces riffs sont longuement répétés, parfois trop pour la puissance qu'ils dégagent. Helfahrt ne déchaîne pas réellement le feu de l'Enfer mais un simple feu d'artifice bien plus laïc. Quelques passages acoustiques sont également de rigueur, histoire de discuter de l'album tranquillement au coin du feu.

La production est très bonne, modulo des guitares un poil trop en retrait qui cèdent presque leur place au premier plan au sautillement de la basse. A chaque écoute, j'ai l'impression que la basse mange tout le reste et je focalise dessus dès que ça bourrine. Merdum! La batterie s'intègre bien à l'univers sonore concocté par le groupe. Les grognements viennent compléter le tout, prenant logiquement les devants sur le reste de l'instrumentation.

Appliqué à défaut d'être génial, Helfahrt reste dans la moyenne des groupes énervés qui promeuvent la défense des fleurs. Le groupe s'avère tout de même une des meilleures formations du catalogue Trollzorn. Ce n'était pas très difficile, mais il y a désormais un peu de concurrence. J'ai toutefois moins accroché à cet opus qu'à son prédécesseur.


Rédigé par : Prince de Lu | 13,5/20 | Nb de lectures : 12390




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