Vous l'aviez deviné à son patronyme, Heimdalls Wacht nous vient de la proche Allemagne. Après un premier album en 2005, intitulé "Westfälischer Schlachtenlärm" (ils sont de Westphalie), le trio a signé chez leurs compatriotes de Christhunt pour un second opus au titre tout aussi enjôleur. Une rapide visite de leur site officiel vous démontrera avec quelle virulence ils ne souhaitent pas être politisés. Profitez-en, il n'y a d'ailleurs rien d'autre sur leur site ! Du coup, plongeons illico dans la musique.

Heimdalls Wacht pratique un black/pagan très allemand. La rigueur et l'efficacité toutes germaniques offrent aux titres une grosseu patateu habituelles mais bien plaisantes qui s'étalent entre cinq et quinze minutes (si si, ma bonne dame). Les compos sont toniques et très différentes les unes des autres, comptant de nombreuses variations. Les chants clairs guerriers sont bien convaincants, notamment dans la partie centrale de "Des Nordens Stern". Si on trouve majoritairement du correctement fait sur cet album, certains passages sont carrément très réussis. Armés de riffs accrocheurs, le très long et excellent "Weltenbrand" ou le très bon "In Kalte Schatten Versunken" (malgré une légère longueur sur la fin) sont des moments de grâce qui valent le détour.

Il est dès lors dommage que les compos ne soient pas toutes du même tonneau. "Der Letze Marsch" affiche des riffs bien creux en comparaison des morceaux qui le précèdent. Les riffs plus thrashy de "Unter dem Banner der Weißen Hand" ne sont pas très convaincants après le brûlot ambiancé qu'est "Weltenbrand". Les deux derniers titres relèvent le niveau, mais le milieu de l'album souffre un peu de remplissage. Et c'est bien dommage...

Si la production est tout à fait représentative du style, les guitares manquent un chouia de mise en avant sur les parties électriques. Et du coup, se retrouvent devant un batteur qui est à la peine sur les blasts les plus rapides. Le bretteur, impeccable dans la majorité de sa prestation et notamment quelques parties de double bien rapides, souffre sur une poignée de blasts qui se veulent apocalyptiques. C'est pas énorme, c'est pas super grave, mais ça casse un peu l'effet du passage pour celui qui entend la souffrance d'un être humain dégoulinant sur son siège.

Bref, un album qui allie le meilleur avec du plus moyen. Heimdalls Wacht pourrait potentiellement faire grandement parler de lui dans un futur proche. Pour l'instant, leur heure n'est pas encore venue, même si un gros travail est déjà abattu. Les amateurs de pagan allemand apprécieront tout de même.

Trois extraits sont dispo sur le site de Christhunt.


Rédigé par : Prince de Lu | 13/20 | Nb de lectures : 10753