HEAVY HEAVY LOW LOW – Everything’s Watched, Everyone’s Watching (Ferret Records) - 10/04/2007 @ 09h17
Voilà un groupe inconnu au bataillon pour ma part, au nom particulièrement étrange mais au moins facile à retenir. L’avantage de ne rien connaître d’un groupe, c’est de partir sans a priori, avec cette petite excitation qui étreint devant une potentielle bonne surprise. Ferret semble beaucoup miser sur ses poulains qui nous délivrent ici leur premier véritable album. Vérifions si vous le voulez bien si le label a bien fait de mettre le paquet niveau promo...

La plaquette nous jette en effet maints noms alléchants à la figure parmi lesquels The Locust, Dillinger Escape Plan ou encore The Number Twelve Looks Like You, excusez du peu. Leur page myspace les classe parmi les groupes de ‘pop/thrash/experimental’ et la liste des titres laisse effectivement supposer un groupe de joyeux lurons proposant une musique bien barrée. Ca tombe bien, je me suis enfilé le dernier Psyopus pendant plusieurs semaines, je suis donc plutôt paré pour un groupe de cinglés. Les premières écoutes sont effectivement venues infirmer les soupçons préalables: HHLL (pardonnez ma paresse) exerce ce qu’on peut qualifier globalement de métal, s’égarant régulièrement dans d’autres univers tels que rock psyché, screamo voire grindcore. Ceci dit, je les rapprocherais plus volontiers de groupes comme An Albatross, The Jonbenet ou At All Cost que DEP ou Locust, mais c’est comme d’hab' une question de perception personnelle. Bref, voilà le décor planté, rentrons maintenant dans le vif du sujet.

HHLL nous balance 11 titres en 22 minutes. Pas de fioriture donc, pas de branlette interminable, ça part dans tous les sens, les ambiances s’enchaînent au sein du même morceau, les morceaux s’enfilent comme des perles pour nous former un disque nous laissant finalement assez perplexes et circonspects. Bon sang, où veulent-ils en venir, en fait? Le chanteur s’époumone comme un zélote devant son gourou, proposant growls, hurlements hardcore et screamo, mais aussi chant mélodique et posé, ôtant tout doute potentiel quant à son niveau technique. Tout simplement impressionnant, le lascar! Les gratteux se tirent la bourre en déstructurant à mort leurs lignes dissonnantes ou s’amusent à déformer des mélodies classiques. Le batteur martyrise ses fûts les uns après les autres, sans discontinuer, mais semble surtout s’attacher à ne pas faire de pains. Le bassiste (suppléé par un autre depuis la sortie de l’album) est lui presque noyé dans le maelström formé par ses potes, refaisant parfois surface pour nous gratifier de superbes lignes ‘disco’ ou jazz. Les amateurs de riffs composés comme on glisse l’enveloppe dans la boîte aux lettres en seront pour leurs frais: HHLL aime les plans torturés et biscornus sans pour autant être indigestes et démonstratifs. Voilà le point fort de cet album puisque les titres, tout en étant techniques et parfaitement maîtrisés, n’ont pas pour but d’épater la galerie mais plutôt de plonger l’auditeur dans une ambiance de cirque bien bordélique, grosso modo. Je crois d’ailleurs que j’ai trouvé la bonne image: écouter ‘Everything’s Watched...’ s’apparente à voir passer les différentes attractions du cirque Bouglione, où tous les animaux et clowns seraient remplacés par les membres du groupe exécutant chacun des morceaux. Alors, vous me voyez venir, évidemment, le cirque, on kiffe ou on s’en tamponne. Pour ma part, j’y suis plutôt sensible, je suis, comme tout adepte de musique extrême, un grand enfant (et paf! héhéhé). ‘This Is Really Testing The Patience I’ve Never Had’ (le bien-nommé, chiant à écrire ce titre), ‘Mall-Nutrition’ ou ‘Kids, Kids, Kids’ me mettent une patate pour la journée tant l’énergie dégagée est envahissante. En fait, j’ai bien du mal à reprocher quelque chose de significatif à la musique des Californiens. Elle possède simplement les défauts de ses qualités à savoir incohérence globale, frénésie parfois confuse et vocaliste épuisant sur la durée, heureusement courte. Je n’ai, par contre, pas capté grand chose aux paroles, le groupe s’étant attaché à paraître aussi barjot que sa musique.

Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir tant écouté le dernier Psyopus avant de m’attaquer à ‘Everything’s Watched, Everyone's Watching' mais cet album m’a généralement bien plu. Il s’adresse cependant aux amateurs de musique déjantée mélangeant tous styles et ambiances imaginables. Je conseille donc vivement aux sceptiques de visiter la page myspace du groupe, les 4 titres proposés serviront alors de test efficace quant à un achat éventuel. Les fans invétérés de The Jonbenet, At All Cost, Look What I Did et bien sûr An Albatross peuvent se procurer l’album sans trop de craintes, Heavy Heavy Low Low leur fait la totale. Sans déconner !


Rédigé par : Candiria-Thon | 14/20 | Nb de lectures : 11991




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Commentaire
kaosworks
Membre enregistré
Posté le: 10/04/2007 à 21h26 - (40445)
tres bon, un mix entre daughters, fight paris et every time i die.



gothenburg
Membre enregistré
Posté le: 13/04/2007 à 18h55 - (40587)
j'aime l'artwork, encore plus celui du myspace :)

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