Constant, Heavy Duty l'est assurément. Avec un album tous les 2 ans, les toulonnais ont trouvé un bon rythme de croisière, 6 ans après leur formation, en publiant déjà un 3ème album, « Built to Resist Vol.1 ». Au menu de cette nouvelle galette, toujours un metal direct et décrit comme « in-your-face », brassant des influences heavy metal, thrash, couplées à des sonorités plus modernes et toujours assez burnées.

Un des points forts du groupe, c'est la versatilité du chanteur, capable d'alterner une bonne voix « claire », donc plus mélodieuse avec un chant davantage criard et écorché, assez bien tenu, même si ce n'est pas le type de vocaux que je préfère. Enfin en écoutant bien, il n y a pas seulement 2 'façons' de chanter, mais bien au moins 4-5 intonations différentes proposées...donc avoir autant de 'richesse' à offrir peut être risqué, cependant quand tout est maîtrisé et modulé à point, comme Ivan Pavlak nous le montre, cela passe parfaitement. La production est très bonne et rend justice aux instruments. Il en découle donc des compositions solides, assez variées (les différentes influences se greffent bien à l'ensemble), formant toutefois un ensemble cohérent. De par sa durée relativement courte (à peine 40 minutes), pas d'effet de lassitude ou répétition ne pointe le bout de son nez. De nous jours, c'est toujours cela de pris.

Ce qui est également appréciable sur « Built to Resist Vol.1 », c'est la qualité des riffs, certains restent vraiment dans les têtes ; avoir des parties de guitares marquantes n'est pas donné à tout le monde et les Heavy Duty font ça très bien (« Wearing a Smile », et surtout ceux de « I Want More »). Même avec un côté ricain plus prononcé (« 100,000 Times ») Heavy Duty ne tombe pas dans un plagiat grossier.
Le plus martial, du moins bien heavy « Complete » possède l'un des refrains les plus mélodiques de l'album, de ceux qui se retiennent après 2 écoutes et que l'on apprécie vite (ou pas). Personnellement, je le trouve bien amené et développé. Un peu au contraire du break vers les 3'20 peut être dispensable d'autant que le solo derrière a un goût de trop peu...mais bon ça reste de l'ordre du détail et ne gâche pas vraiment l'album dans son ensemble. De même « Our Generation » ne fait pas parti des titres que j'apprécie le plus, peut être le côté metal « moderne » qui ressort un peu trop, globalement rien ne m'accroche vraiment sur ce morceau. Après cela, « Waste & Wait » fait vaguement penser à du Pantera (le riff et quelques vocaux), une fois de plus Heay Duty ne singe pas le groupe américain, et applique sa petite recette personnelle, toujours très diversifiée.

Après un bon déluge de sonorités, « No Tomorrow » clôt les débats avec émotion, de par l'apport d'un violoncelle et son thème abordé. Ce morceau est tout simplement un hommage au papa du batteur...Autre moment plus « aéré » à souligner, est l'introduction « Overture » très mélancolique, et elle aussi pour le moins captivante, avec ses petites notes de piano et nappes de synthés en fond sonore. L'album démarre et termine ainsi sur des tons plus « posés » et prenants. Au final, « Built to Resist Vol.1 » se veut solide, plaisant et s'écoute sans broncher quand on apprécie un certain « mélange » des genres, joué aussi efficacement.




Rédigé par : gardian666 | 15,5/20 | Nb de lectures : 10505