HEAVEN SHALL BURN - Invictus (Century Media/EMI) - 04/10/2010 @ 08h25
Seb On Fire

Troisième et normalement dernier volet de la trilogie « Iconoclast » après "Iconoclast" l’album et "Iconoclast II" l’excellent DVD paru l’année dernière, "Invictus" s’impose comme, mine de rien le septième album du groupe. D’outsider edgemetal de la fin des années à poids lourd « metalcore » HEAVEN SHALL BURN en a parcouru du chemin. Gagnant le respect de tous en ne déviant jamais de sa ligne de conduite : pas de digressions mélodico-sirupeuse, intégrité de tous les instants et respect de leur philosophie SxE. Musicalement c’est pareil, les Allemands n’ont livré aucun mauvais album et chaque sortie apportait sa pierre à l’un des plus beaux édifices metalcore, peaufinant le style inimitable du groupe. Invictus suit donc les traces directes d’« Iconoclast ». Guère de surprise donc pour l’auditeur rompu au son des Teutons, on retrouve tout ce qui a fait la renommée d’HEAVEN SHALL BURN : sens du riff, ambiance apocalyptique, voix hyper puissante et rythmique rouleau-compresseur. Seulement cette fois, il manque cette petite chose qui jusqu’à présent distinguait immédiatement chaque album les uns des autres. Là, la bande aux frères Bischoff se contente de nous refaire le coup d’« Iconoclast » presqu’à la virgule près. Même intro, même structure, même type de morceau, même tout. Le groupe creuse le même sillon encore et encore. Mais le fait bien. Mieux que n’importe qui et c’est ce qui va largement les sauver.

On a donc un HEAVEN SHALL BURN en pilotage automatique, faisant ce qu’il sait si bien faire : des titres de mélodeath imprégné de hardcore. « The Omen » premier titre de l’album est d’ailleurs représentatif du style des Allemands prouvant que même en roue libre et sans trop se forcer ils mettent une bonne branlée à tous les suiveurs du style. « Sevastopol » enfonce le clou à grands coups de rythmique bulldozer et de riffs désenchantés. C’est ça LA touche HEAVEN SHALL BURN, des parties de guitares d’une puissance hallucinante mais toujours habitée d’une touche de tristesse, de résignation évocant le combat désespéré, le courage et le fighting spirit malgré l’inévitable défaite. Anti tough guy quoi. Tu écoutes les riffs en lisant les lyrics et immédiatement les images se forment dans ton esprit. Rarement un groupe du style n’aura trouvé une telle alchimie entre fond et forme. Au rayon nouveauté, parce que quand même il y en a une minuscule, on retrouve bien une petite touche électro sur « Combat » et « The Lie You Bleed For ». Si, au début je n’étais pas fan, au fil des écoutes ça ajoute vraiment un plus et s’intègre parfaitement à la musique du groupe ajoutant un petit je ne sais quoi en plus.

J’avais envie de leur donner un petit coup de pied aux fesses en torchant une chro un peu vacharde stigmatisant le manque d’efforts et la facilité de cet album mais les mecs sont parvenus à un tel niveau de maîtrise que c’est impossible de ne pas succomber. Alors ils ont choisi la solution de facilité, oui « Invictus » peut être vu comme une photocopie d'« Iconoclast » et oui on peut légitimement leur en vouloir pour ça mais bordel ces riffs que même avec toute la volonté du monde tu peux pas test quoi. « Against Bridge Burners », « The Omen », le solo sur « Buried… », autant de moments forts qui font que, même si cet album sent la redite, il reste un incontournable metalcore de cette année. La seule vraie faute de goût revient à « Given In Death » avec son chant clair made in Sabine de Deadlock. Bon certains apprécieront mais je trouve ce titre raté et trop en décalage avec ce que fait le groupe. Fidèles à leurs principes jusqu’au bout HEAVEN SHALL BURN nous gratifie d’une nouvelle reprise. Après « Battlecries » de xLIARx et « Black Tears » d’Edge Of Sanity, c’est le « Nowhere » de Therapy? qui est passé à la moulinette allemande.

Voilà donc pour cet album pas évident à chroniquer car énervant par certains aspects mais racheté par le talent des mecs qui même sans se faire chier s’élèvent deux coudées au-dessus de la masse.

A noter que la version collector comprend un DVD assez sympa avec un live du groupe jouant vêtu en Spartes avec sandales, casques et jupettes devant une foule de... 300 fans tous grimés d'un t-shirt dont vous me direz des nouvelles.

Note: 15/20


..::Ju::..

Plus qu’un quelconque effet de mode ou renommée ‘MySpaceBook’, Heaven Shall Burn jouit aujourd’hui d’une véritable renommée sur la scène Hardcore/Metal. Qu’on le veuille ou non, qu’on l’accepte ou non, HSB fait partie des cadors, des locomotives, sur le Vieux Continent. Inévitablement, toute popularité grandissante entraîne inlassablement la multiplication des critiques et reproches en tout genre. ‘Invictus’, 6ème album du gang de Saalfeld, n’y échappera pas.
Et si je me rallie d'emblée au principal reproche adressable au groupe, je le nuance fortement en raison d’une efficacité et d’une qualité indéniables.

Alors certes, écueil principal : le groupe se repose en quelque sorte sur ses acquis, puisque ne fait pas vraiment preuve ici d’innovation. Mais pourquoi innover, après tout, lorsque l’on maîtrise la formule magique de son expression musicale ? Sur cet aspect, parler de maîtrise n’est pas incongru, car 'Invictus' est la manifestation implacable des capacités musicales du groupe. Je ne vous ferai pas l’affront de reprendre les termes et descriptifs utilisés par mon camarade rédactionnel du jour ; sachez simplement que j’adhère totalement à ses propos, et notamment sur la partie descriptive du style pratiqué.
Mais j’irais sensiblement plus loin que lui, en arguant que HSB a réussi, sur ce nouvel opus, gommer les quelques défauts d’'Iconoclast' pour ne conserver que les attributs les plus hargneux et agressifs de son art de corps Métallisé.

La base musicale est la même, amputée simplement des quelques longueurs du grand frère, et enrichie en contrepartie d’une plus grande proportion de violence. Non pas forcément en terme de tempos plus rapides, même si cet attribut se vérifie également. Mais la hargne palpable tout au long des 47 minutes est sensiblement décuplée, se traduisant par l’instauration d’une ambiance globale plus sombre et oppressante. Les riffs sont tous le reflet implacable du style corrosif du groupe, entre mélodies imparables et acérées, et saccades rythmiques basiques ultra-headbanguants. Et, évidemment, toujours en osmose avec les hurlements déchirés et très expressifs de Marcus, dont la dualité "riffs/hurlements" est plus que jamais marque de fabrique du groupe.
Je parlais plus haut de la disparition des défauts d’'Iconoclast' ; même si ce prédécesseur était déjà d’une qualité plus qu’honorable, certains titres s’avéraient inférieurs aux autres en raison d’une baisse sensible de l’agressivité ou de l’accroche. Sans parler encore une fois exclusivement de tempos rapides, 'Invictus' ne comporte quasiment aucun temps mort, ni passage plus faible. Aux tempos violents, plus nombreux qu’avant, se succèdent des passages résolument accrocheurs, associés à une énergie décuplée. Sans forcément être plus rapide, les 11 titres sont tous empreints de la même hargne sous-jacente, et avec une réelle dose d’accroche et de mélodies imparables que le prédécesseur ne comportait pas systématiquement.
En outre, l’association de l’efficacité redoutable des compos avec un son puissant mais sensiblement granuleux renforce cette sensation d’intensité écrasante.

Autant de louanges n’entraînent guère plus que la note ci-dessous, me dire-vous ? Oui, car malheureusement une fausse note vient ternir cet idyllique tableau. Sans être non plus mauvais, après l’incroyable débauche d’énergie ultra-accrocheuse, le titre ‘Given in Death’ fait figure de fausse note. Si l’idée d’inclure du chant féminin n’est pas foncièrement mauvaise, l’association avec les hurlements rageurs de Marcus n’est pas des plus pertinentes. En outre, le groupe a choisi d’adoucir l’aspect musical sur ce titre, peut-être pour mieux coller aux envolées lyriques de Sabine Weniger (Deadlock). Mais cela contraste terriblement avec le reste de l’album, malheureusement. Pas un mauvais titre, mais une vraie fausse note comparativement aux autres morceaux.
Pour le reste, n’ayez crainte, le résultat est amplement à la hauteur de l’attente. Mieux qu’une suite d’'Iconoclast', une confirmation. A dévorez sans modération.

Note: 15,5/20


Rédigé par : .:Ju On Fire:. | (14/20 + 15,5 | Nb de lectures : 13407




Auteur
Commentaire
adrian smith
Membre enregistré
Posté le: 04/10/2010 à 09h26 - (87745)
Bizarrement j'aime assez Given in Death, bien que j'écoute pas spécialement Deadlock .
Assez d'accord avec la chronique,meme si au départ j'étais assez déçu du manque de prise de risques . Cependant après quelques écoutes on se rend compte que le groupe sait compenser ce manque d'originalité par une efficacité incroyable .
Il y a quand même une nouveauté qui n'a pas été évoquée dans le détail, c'est Buried in forgotten ground . J'ai pas le souvenir d'avoir entendu beaucoup de titres de HSB avec des solos,et pour une fois c'est chose faite . J'aimerais qu'ils continuent dans cette voie pour les prochains albums,car ce morceau est de trés bonne facture, et j'imagine même pas ce que ca pourrait donner avec tout un album comme ca !



Nekromantik
Membre enregistré
Posté le: 04/10/2010 à 10h47 - (87747)
ouah ils ont recyclés la cover de st anger!



Seb On Fire
Membre enregistré
Posté le: 04/10/2010 à 10h57 - (87750)
La cover de St Anger est bien plus vilaine quand même.

Nekromantik
Membre enregistré
Posté le: 04/10/2010 à 12h11 - (87752)
C'est pas faux!



vonz
Membre enregistré
Posté le: 04/10/2010 à 16h52 - (87760)
Allé je vais essayer de prêter une oreille dessus.
Mais étant un fan des albums précédant Antigone (mm si ce dernier est très bon), j'ai du mal à accrocher la suite... trop metal core rouleaux compresseur in your face. Comparé aux premiers, qui suintaient plus la hargne, la sincérité et les couilles ! :D

Non? ... :$

senior canardo
IP:94.199.125.58
Invité
Posté le: 04/10/2010 à 17h22 - (87761)
groupe surestimé pour ma part, je décroche au bout de trois chansons, ayant toujours l'impression d'écouter la meme. MAIS jevais tenter cet album vous m'avez donné envie les gars !

Futhark
Membre enregistré
Posté le: 04/10/2010 à 22h48 - (87772)
J'arrive vraiment pas à rentrer dans cet album, j'arrive à discerner aucune chansons, j'ai trop l'impression d'écouter la même chose.
Au final y'a que Given In Death que je retiens

super connard
IP:83.199.208.242
Invité
Posté le: 05/10/2010 à 02h15 - (87773)
leçon de math, aujourd'hui on apprends l'addition et la division.
la note de Seb on fire : 15 + la note de Ju : 15.5 = moyenne des deux notes 15.25 !


Seb On Fire
Membre enregistré
Posté le: 05/10/2010 à 08h41 - (87777)
Leçon de syntaxe aujourd'hui: "Une phrase commence toujours par une majuscule."

super connard
IP:83.199.208.242
Invité
Posté le: 05/10/2010 à 11h43 - (87785)
@seb on water : Déjà que tu étais un mec que je n’appréciais pas avant, depuis que tu es arrivé ici, t'es devenu un bon blaireau. Un vs blaireau, un de plus...
Rhoooooooo c'est facile ce que j'ai écris, mais je m'en tape, je suis un un super connard.

MorbidOM
Membre enregistré
Posté le: 06/10/2010 à 02h49 - (87810)
Assez d'accord avec la 1ère chro mais en plus déçu.
(Disons que la différence c'est que, malgrè ses qualités, j'ai pas forcément envie de ré-écouter cet album..)

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker