HEAVEN SHALL BURN – Antigone (Century Média/M10) - 05/07/2004 @ 07h27
Heaven Shall Burn, tient ça me rappelle le titre d’un album de Marduk. Si la musique de ce groupe allemand n’a pas grand chose à voir avec le black métal des suédois, ils ont en commun l’énergie et l’envie de tout exploser, le mode d’expression est simplement différent. Heaven Shall Burn c’est donc un mélange explosif de death mélodique suédois avec At The Gates directement en ligne de mire et de hard core. Cherchant avant tout la puissance, les compos évoluent essentiellemnt dans des mid tempos tout en lourdeur (sans connotation péjorative) faisant penser à la démarche « pas de quartier » d’un Bolt thrower qui prend son temps au niveau rythmique pour imposer sa force. Le groupe à compris que vitesse et puissance sont deux choses différentes qui peuvent faire merveille lorsqu’elles sont assemblées mais qui s’assument aussi pleinement l’une sans l’autre.
Heaven shall burn trouve donc sa force dans la rythmique et non dans le blast beat même si on en dénombre quand même quelques uns, un peu comme si un troupeau d’éléphants vous fonçait dessus. Cela va moins vite qu’un troupeau de gazelles mais au moment de l’impact on sent bien la différence. Voilà comment résumer cet opus qui du coup rempli pleinement le but qu’il s’était fixé, à savoir tout péter. Ceci dit, se prendre plusieurs éléphants sur le coin de la figure, c’est lassant au bout d’un moment d’autant plus qu’ils font tous plusieurs tonnes. Comprendre par là qu’Heaven Shall Burn a sacrifié la diversité sur l’autel de l’efficacité. Sans aller jusqu’à la redondance ils faut bien reconnaître que les morceaux suivent tous le même schéma et que du coup on a l’impression que les derniers sont moins percutants que les premiers. Une des solutions pour éviter cette lassitude est par exemple d’écouter l’album en lecture aléatoire pour avoir le plaisir de se faire écraser à chaque fois de façon différente.
J’en vois déjà certains se gausser en m’envoyant à la figure : « Eh DT, t’en connais beaucoup des gars qui résistent au passage d’un troupeau d’éléphants ? A la limite le premier amoche salement mais le deuxième occis sévèrement ». Ma foi ceci n’est pas faux, et une fois qu’on est mort, peu importe qu’on se fasse écraser par le reste. Toutefois certains masochistes veulent que le travail soit bien fait, ils écouteront donc l’album en entier, les autres auront eu leur compte au bout de deux titres, voire trois pour les plus résistants. Et puis le groupe à pris soin de placer deux plages instrumentales aux synthés au milieu de l’album histoire d’alléger le tout (doux euphémisme au milieu d’une horde d’éléphants).
En résumé, en voulant tout axer sur la puissance pure le groupe est lassant sur la durée. Pour éviter ce désagrément je lui conseillerai juste d’ouvrir son troupeau aux rhinocéros et autres hippopotames, ça restera une charge pachydermique conséquente avec une excellente pression de plusieurs kg au cm² mais elle sera plus diversifiée et peut être plus facilement assimilable.

http://www.heavenshallburn.com/ - 270 visite(s)

The Weapon They Fear - 326 téléchargements


Rédigé par : Dark Tranquilou | 13.5/20 | Nb de lectures : 8741




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Commentaire
Noar
Membre enregistré
Posté le: 17/01/2005 à 22h17 - (12814)
Mouais assez d'accord. C'est vrai que l'ensemble manque un peu de diversité dû aux compos en elle même et à la production un peu monolithique qui à tendance à faire sonner les titres de manière uniforme.
Mais d'un autre côté, elle confère aux titres une puissance de feu impressionante.

En tout cas, ce disque est une machine de guerre qui écrase tout sur son passage à mi-chemin entre gros métalcore et peites influences death à l'ancienne (BOLT THROWER OBITUARY et consorts ne sont effectivement pas étrangers à cela) qui se ressentent surtout dans les tempi et les rythmiques avec quelques accélérations furieuses et salvatrices qui arrivent à point nommé cependant.

Pourtant tout commence le plus calmement possible avec cet intro mélodique (l'outro étant basée sur le même principe mélo-dramatique avec envolées de violons et pianos) mais dès "The weapon they fear", on est pris à la gorge par ce champ énorme (quasiment pas de chant clair d'ailleurs) et la grosse artillerie qui vous met une énorme mandale.

Cependant n'allez pas croire que le disque se résume à du rentre dedans. Le groupe a aménagé quelques breaks judicieux qui permettent d'exprimer un peu plus de mélodies ou de faire monter peu à peu la tension pour apporter de l'émotion comme sur le morceau cité plus haut ou "The dream is dead" par exemple.

Alors il est vrai que l'album n'est pas facile à s'enfiler d'une traite mais le groupe est un sérieux candidat dans la catégorie surtout si leur confrère de Caliban vous ont déçu avec leur dernier album et si vous en avez marre de tous ces clones de la NWOAHM...

A noter dans l'édition slip case 2 bonus : une reprise de DISEMBODIED (connaît que de nom...) et l'autre du groupe de thrash teuton HATE SQUAD.
14/20

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